Sans attendre le retrait de la part de la France, la présidence syrienne a annoncé, ce jeudi 19 avril, que la Légion d'honneur attribuée à Bachar al-Assad avait été rendue.
Cette décision a été prise suite «à la participation de la France à l'agression tripartite aux côtés des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre la Syrie le 14 avril», a précisé un communiqué. «Il n'est point d'honneur pour le président Assad de porter une décoration attribuée par un régime esclave [...] des Etats-Unis qui soutient les terroristes», ont-ils ajouté.
Trois jours plus tôt, le lundi 16 avril, l'Elysée avait annoncé qu'une procédure de retrait avait été engagée par Emmanuel Macron.
Décoré en 2001 par Jacques Chirac
Bachar al-Assad avait été fait grand-croix de la Légion d'honneur, la plus haute distinction française, par Jacques Chirac en 2001. A l'époque, il venait de succéder à son père Hafez al-Assad à la tête du pays.
Depuis 2010, un décret permet de déchoir plus facilement un étranger ayant «commis des actes contraires à l'honneur». Ce fut notamment le cas du cycliste américain Lance Armstrong ou encore du styliste britannique John Galliano. Pour les Français, la Légion d'honneur est automatique retirée à toute personne condamnée à au moins un an de prison ferme.
Il y a quelques mois, Emmanuel Macron avait déjà lancé une procédure de retrait de la distiction, visant cette fois Harvey Weinstein, le producteur américain accusé d'agressions sexuelles et de viols.
Plus de 350.000 morts depuis le début de la guerre en Syrie
En mars 2011, le régime syrien réprimait dans le sang les manifestations d'opposants, déclenchant le conflit syrien qui a fait aujourd'hui plus de 350.000 morts. Bénéficiant du soutien de la Russie, Bachar al-Assad refuse de quitter le pouvoir syrien, malgré les accusations de crimes de guerre.
Ces derniers jours, le régime est de nouveau soupçonné d'attaque chimique dans la ville de Douma. En représailles, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont mené le week-end dernier des frappes d'une ampleur inédite contre des sites militaires du régime.