À quelques jours de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, Wilfried Happio, spécialiste du 400m haies et sélectionné pour les Jeux, est accusé de violences répétées par son ancienne compagne. C’est la troisième fois qu’il est visé par des accusations.
Une polémique dont se serait bien passé le sport français à quelques jours des Jeux. Après les insultes racistes de Melvyn Jaminet et les accusations d’agression sexuelle visant deux joueurs du XV de France, le sport tricolore est de nouveau dans la tourmente. Et cette fois-ci, l’affaire vise un athlète français sélectionné pour les Jeux olympiques de Paris cet été.
Selon un article publié par Le Monde, Wilfried Happio, spécialiste du 400m haies, est accusé par son ancienne compagne de violences répétées entre 2018 et 2019, lorsqu’ils étaient en couple. Âgée de 26 ans, la femme serait en possession d’une ordonnance rédigée par une médecin en 2018. Cette dernière aurait bien relevé des blessures survenues après un soir de violences.
La preuve en photo
«J’ai beaucoup de trous noirs, liés à pas mal de traumas… Il y a des choses qui sont floues, ce n’est pas que j’essaie de cacher quelque chose», s’est d’abord défendue la jeune femme, qui s’exprimait publiquement sur le sujet pour la première fois. Et pour appuyer son témoignage, Maria (son nom a été changé par le quotidien) peut compter sur les photos qu’elle a conservées comme preuve.
Des clichés qui représentent beaucoup pour elle. «Pour documenter, sinon personne n’allait me croire», assure-t-elle dans un premier temps. Mais cela peut l’aider à ne pas oublier. «En fait, c’est en les voyant que ça me revient, sinon parfois ça me sort de la tête», admet-elle au Monde. De son côté, Wilfried Happio n’a pas souhaité répondre au média.
Mais son avocat assure que son client «conteste évidemment être un homme violent ou misogyne, ou tout autre qualificatif qui pourrait être utilisé dans cet esprit». Son ancienne compagne compte tout de même porter plainte «sous peu».
Visé par plusieurs accusations
En revanche, ce n’est pas la première fois que l’athlète français est dans le viseur de la justice pour des faits de violences. En 2020, il avait été une première fois accusé par la triple sauteuse Janet Scott qui avait porté plainte contre lui pour des coups reçus en août de la même année.
Un dossier rapidement clôturé par la Fédération française d’athlétisme (FFA). Cette dernière avait relaxé l’athlète tricolore sans même écouter le témoignage de la plaignante. Pour sa défense, la Fédération avait déclaré ne pas s’estimer en mesure d’établir si Wilfried Happio avait agressé Janet Scott ou s’il était dans son droit de légitime défense.
Deux ans plus tard, il avait été visé par une plainte pour agression sexuelle. Accusé par une athlète de l’Insep, il avait été placé en garde à vue. Mais le dossier avait été classé sans suite.
Une charte d'éthique non respectée
Avec ses cinq titres nationaux en 400m haies, le Français a été logiquement sélectionné par la délégation française pour les Jeux olympiques de Paris cet été. En revanche, la charte d’éthique de la Fédération française d’athlétisme indique précisément l’attitude à respecter.
Autrement dit, toute forme d’agression physique, de violence ou d’incitation à la haine est strictement interdite. Cela s’applique aussi bien envers les acteurs de l'athlétisme qu’envers toute autre personne. À moins de dix jours de la cérémonie d’ouverture, Wilfried Happio s’est-il brûlé les ailes tout seul ?