En direct
A suivre

Covid-19 : Jean-François Delfraissy quitte le Conseil scientifique avec deux regrets

La mission du Pr Jean-François Delfraissy s'achève ce dimanche. [Ludovic MARIN / AFP]

Alors que la mission du Conseil scientifique s’achève ce dimanche, le Pr Jean-François Delfraissy est revenu sur la crise sanitaire qui traverse la France, et le monde, depuis plus de deux ans.

Après près de deux ans de surveillance, le Conseil scientifique tire sa révérence ce dimanche. Son président, le Pr Jean-François Delfraissy confesse qu'il n'aurait jamais cru que la crise du Covid «durerait aussi longtemps», dans un entretien au Parisien samedi.

Ce virus est «une vraie vacherie, il l’était en 2020, il le reste en 2022!», confie-t-il dans cet entretien en détaillant ses regrets mais aussi ses réussites pendant plus de 2 ans de pandémie.

Son «premier regret», qui le suivra «tout au long de (sa) vie» est d'avoir fait passer en juin 2020, lors du déconfinement dans les Ehpad, la «santé avant tout, au détriment, peut-être, d’une forme d'humanité».

«Mon deuxième regret, c’est qu’on aurait pu prendre des décisions avec les citoyens», juge-t-il. «On aurait pu, par exemple, interroger les parents sur la réouverture des écoles».

Il regrette par ailleurs que durant cette crise l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) «n’ait pas pris le pouvoir sur les vaccins». «C'est à elle de guider les industriels et non à eux de dire à quel moment il faut les adapter», estime-t-il, qualifiant de «profonde erreur» ce «manque de vision stratégique et scientifique».

Du côté des «réussites», il se félicite que «l’excès de mortalité en France en 2020 et 2021» soit «bien plus faible que chez nos voisins européens».  

«Ce qui me rassure, c’est que l’on est revenu au modèle de la recommandation et non plus de l'interdiction», ajoute-t-il, jugeant par exemple «important de continuer à porter le masque à l'hôpital, mais c’est désormais aux Français de choisir».

Évoquant les débuts de la crise du Covid, il déclare avoir eu une «prise de conscience» du sérieux de la situation vers la mi-février 2020 à l’occasion d'une réunion au siège de l'OMS.

«On posait plein de questions simples aux Chinois... Et ils répondaient toujours à côté!», se souvient-t-il, leur ambiguïté lui laissant penser «que la crise était sûrement beaucoup plus grave que ce qu’on croyait». «Mais jamais je n’aurai cru qu’elle durerait si longtemps», ajoute-t-il.

Après la fin juillet, un comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires, au-delà du Covid, doit prendre le relais du Conseil scientifique.

«Je ne me fais pas d’illusion. On aura de nouveaux outils, mais on sera surpris par un nouveau virus qui aura d’autres propriétés», affirme Jean-François Delfraissy. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités