Alors que l’Europe fait face à une flambée de contaminations au Covid-19, un nouveau sous-variant d’Omicron est récemment apparu sur le Continent. Il s’agit de BA.2.75, également connu sous le nom de «centaure». Trois premiers cas ont été détectés en France.
Le BA.2.75 pourrait être l'instigateur d'une nouvelle vague à l’automne. Après les sous-variants BA.4 et BA.5 d’Omicron, cette nouvelle gamme du variant est apparue il y a quelques semaines en Inde, avant de franchir les frontières européennes.
Déjà détecté entre Allemagne et au Royaume-Uni mais également en Australie, au Japon, au Canada et aux Etats-Unis, le sous-variant BA.2.75, surnommé «centaure», a fait son apparition ce mercredi 13 juillet aux Pays-Bas, et le 22 juillet en France.
«Centaure» a été identifié pour la première fois chez trois patients en France, dans le Grand Est, en Martinique et en Occitanie, précise Santé Publique France.
«On sait peu de choses sur le BA.2.75», a précisé l'Institut néerlandais pour la Santé publique et l’Environnement (RIVM), mais il «semble également pouvoir contourner plus facilement la défense construite contre le coronavirus SARS-CoV-2 grâce à de petits changements spécifiques».
Plus contagieux que ses prédécesseurs
«Centaure», descendant de BA.2, présente un profil plus solide que les autres sous-variants d’Omicron. «En Inde, un nouveau sous-variant, BA.2.75, nous inquiète. Il présente un avantage de compétitivité par rapport à BA.2, lui aussi présent dans ce pays», a déclaré le 9 juillet dernier, le professeur d’épidémiologie et membre du conseil scientifique, Arnaud Fontanet, au Journal du Dimanche.
«Pour l’instant, il est très peu détecté en Europe et nul ne sait comment il se comportera face à BA.5, mais les mutations détectées sur sa protéine de surface spike laissent penser qu’il est candidat pour alimenter une nouvelle vague à l’automne», a-t-il ajouté.
Placé sur la «liste noire» de l’OMS
Jusqu’à présent, on dispose de peu d’informations sur BA.2.75, dit de «seconde génération». Néanmoins, la scientifique en chef de l’OMS, Soumya Swaminathan a indiqué de son côté que «Centaure» a été placé sur la liste noire des sous-variants à surveiller.
Il dispose selon elle «de plusieurs mutations sur le domaine de liaison des récepteurs de la protéine Spike. C’est un élément clé du virus qui s’attache au récepteur humain. On doit surveiller cela. Il est encore trop tôt pour savoir si ce sous-variant dispose de propriétés d'invasion immunitaire plus fortes et s'il aura des effets plus sévères sur le plan clinique».
.@doctorsoumya explains what we know about the emergence of a potential Omicron sub-variant [referred as BA.2.75] #COVID19 pic.twitter.com/Eoinq7hEux
— World Health Organization (WHO) (@WHO) July 5, 2022
BA.2.75 a été également répertorié le 7 juillet par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) comme un «variant sous surveillance».
Le généticien Ulrich Elling a exprimé sa crainte en raison de la propagation «rapide et déjà large» de «Centaure». Dans un graphique publié sur Twitter, le généticien a comparé la proportion des cas de ce nouveau sous-variant par pays.
Just to emphasise it again: While the distribution across Indian regions as well as internationally and the very rapid appearance makes it likely we are dealing with a variant spreading fast and spread widely already, the absolute data points are few. pic.twitter.com/v6x7l3ugTL
— Ulrich Elling (@EllingUlrich) July 5, 2022
Mike Honey, spécialiste australien de la data, a quant à lui, montré la progression fulgurante de BA.2.75 en Inde et au Népal.
Here's the latest picture for the new BA.2.75 sub-lineage (nickname: "Centaurus") - a "2nd generation" evolutionary jump from BA.2.
India continues to report rapid growth, up to 22% of recent samples.
Samples have been reported in new countries: Indonesia & Nepal
pic.twitter.com/vnStePBxQO— Mike Honey (@Mike_Honey_) July 10, 2022