La coopération commerciale et militaire s’est accentué ces derniers mois entre la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord, au point d’inquiéter l’Occident de la création prochaine d’un véritable «axe» ennemi alors que les zones de tensions sur le globe se sont multipliées.
Simples partenariats militaires ou vision géopolitique plus globale ? Ces derniers mois, des pays catégorisés comme «hostiles» aux Etats-Unis et à l’Union Européenne, notamment la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord, se sont rapprochés sur le plan commercial, militaire et stratégique.
Le dernier exemple en date en la matière, selon l'Otan, étant le récent déploiement de milliers de soldats nord-coréens en Russie afin qu’ils s’entraînent et qu’ils puissent venir prêter main forte sur le terrain lors de la guerre en Ukraine. Dans le même temps, l’Iran a envoyé sur ce même front des centaines de drones, ainsi que des missiles balistiques à courte portée.
«Si la Corée du Nord est un co-belligérant, si son intention est de participer à cette guerre au nom de la Russie, c'est une question très, très sérieuse, qui aura des répercussions non seulement en Europe, mais aussi dans l'Indo-Pacifique», a prévenu mercredi le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, dont les propos ont été repris par CNN.
Cette semaine, à Kazan (Russie), le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine ont salué leur engagement à construire un monde «plus juste» en marge d'un sommet des BRICS. Lors de ce dernier, ils ont conjointement œuvré à l'augmentation du nombre de membres intégrant l’organisation cette année.
«Une probabilité pour qu’un conflit devienne une guerre mondiale»
Face à la menace grandissante liée à un rapprochement de l’Iran, de la Chine, de la Russie et de la Corée du Nord, les Etats-Unis ont tiré la sonnette d’alarme. Cet été, un groupe évaluant la stratégie de défense des États-Unis, soutenu par le Congrès américain, a qualifié cette entente d'«axe de partenariats malveillants en expansion».
Ce groupe a mis en avant le partenariat entre la Chine et la Russie, qu’il a jugé «approfondi et élargi», visant à inclure un partenariat militaire et économique avec l'Iran et la Corée du Nord.
«Ce nouvel alignement de nations opposées aux intérêts des États-Unis crée un risque réel, voire une probabilité, qu'un conflit, où qu'il se produise, devienne une guerre multithématique ou mondiale», a conclu l’entité.
Un tel rapprochement effraie grandement l’Occident car la Russie et la Chine possèdent l’arme nucléaire, alors que les deux autres nations, l’Iran et la Corée du Nord, travaillent dans l’ombre à cette fin. Un lien militaire plus étroit entre les deux premières nations citées pourraient accélérer le processus en la matière pour l’Iran et la Corée du Nord.
Le Chine comme baromètre de cet «Axe»
Selon les observateurs, la Chine est considérée comme le baromètre de cette alliance en raison de sa puissance militaire et économique. La Chine est le premier acheteur d'énergie de l'Iran et gère également avec soin ses relations avec la Corée du Nord, qui dépend presque entièrement de cette dernière sur le plan économique et diplomatique.
Le dirigeant chinois Xi Jinping, qui a déclaré un partenariat «sans limites» avec Poutine quelques semaines avant le début de la guerre en Ukraine, a revendiqué sa neutralité dans le conflit et a largement évité que les entreprises chinoises ne fournissent une aide létale directe.
Pourtant, la Chine a été accusée d'alimenter la machine de guerre russe avec des quantités considérables de biens à «double usage» tels que la microélectronique et les machines-outils, qui peuvent être utilisés pour fabriquer des armes.
Depuis 2019, la Chine, la Russie et l'Iran ont également organisé quatre exercices navals conjoints.