D’après un rapport du bureau de lutte contre la drogue et le crime de l’Organisation des Nations unies (ONU), relayé ce lundi, au moins 85.000 jeunes filles et femmes ont été tuées de manière intentionnelle dans le monde en 2023, dont la majorité par des proches, ce qui représente un décès toutes les dix minutes.
«La maison reste l’endroit le plus dangereux». Le bureau de lutte contre la drogue et le crime de l’Organisation des Nations unies (ONU) a publié ce lundi un rapport indiquant qu’au moins 85.000 jeunes filles et femmes ont été tuées de manière intentionnelle à travers le monde l’an dernier, dont la majorité par des proches. Cela représente un féminicide toutes les dix minutes, soit 140 chaque jour, à l’échelle du globe.
Lundi est la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
Toutes les 10 minutes, une femme est tuée par un partenaire intime ou un membre de sa famille.
Il n’y a #PasDExcuse à la violence sexiste. https://t.co/jAJLsU3H4C via @ONUFemmes #16Days pic.twitter.com/jMaOct9CHD— Nations Unies (ONU) (@ONU_fr) November 25, 2024
Cette enquête a révélé que «la maison reste l'endroit le plus dangereux» pour les femmes puisque 60% d'entre elles ont été victimes de «leur conjoint ou d'autres membres de leur famille». Elle a mis en lumière que le nombre de féminicides dans le monde a atteint «un niveau alarmant» pour des meurtres qui pourraient pourtant être «évités».
Ce phénomène «dépasse les frontières, touche toutes les catégories sociales et groupes d'âge». Dans le détail, les Caraïbes, l'Amérique centrale, l'Afrique, puis l’Asie ont été les régions les plus touchées par les féminicides l’an passé. Sur le continent américain et en Europe, ces derniers ont été majoritairement perpétrés par le partenaire, tandis que dans le reste du monde, les membres de la famille ont été le plus souvent en cause.
De nombreuses victimes ont signalé avant leur mort des violences physiques, sexuelles ou psychologiques, d'après les données disponibles dans certains pays, dont la France. «Ce qui suggère que de nombreux meurtres pourraient été évités par des mesures d'injonction judiciaire», précise l'étude.
Dans les régions où il est possible d'établir une tendance, le taux de féminicides a stagné ou décliné seulement légèrement depuis 2010, démontrant que cette forme de violence «est enracinée dans les pratiques et normes» et est difficile à éradiquer.
«agir maintenant pour protéger la vie des femmes»
«La violence à l’égard des femmes et des filles n’est pas une fatalité, elle peut être évitée. Nous avons besoin d’une législation solide, d’une meilleure collecte de données, d’une plus grande responsabilisation des gouvernements, d’une culture de tolérance zéro et d’un financement accru des organisations de défense des droits des femmes et des organismes institutionnels», a indiqué la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Sima Bahous.
«Le nouveau rapport sur les féminicides souligne le besoin urgent de systèmes de justice pénale solides qui tiennent les auteurs de ces crimes responsables de leurs actes, tout en garantissant un soutien adéquat aux survivantes, notamment l’accès à des mécanismes de signalement sûrs et transparents», a expliqué Ghada Waly, la directrice exécutive du bureau de lutte contre la drogue et le crime de l’ONU.
«Dans le même temps, nous devons affronter et démanteler les préjugés sexistes, les déséquilibres de pouvoir et les normes néfastes qui perpétuent la violence à l’égard des femmes. Alors que la campagne des 16 jours d’activisme de cette année débute, nous devons agir maintenant pour protéger la vie des femmes», a conclu cette dernière.