Le Brésil lutte depuis le début du mois de septembre contre des dizaines de milliers d’incendies, engendrés par la plus terrible sécheresse enregistrée dans ce pays d’Amérique du Sud.
Sao Paulo et Rio de Janeiro menacés par les flammes. Depuis ce vendredi, des milliers d’incendies ravagent le Brésil. Sur les réseaux sociaux, les images impressionnantes se multiplient et parmi elles, celles, devenues virales, d’un bébé ouistiti sauvé des flammes et symbole du désastre écologique.
Firefighters in Brazil rescued a baby marmoset from a forest fire in Pau Furado State Park, cradling it and giving it water out of a bottle cap.
The monkey was taken to a veterinary hospital for treatment, officials said. https://t.co/VRuDFKq8X8 pic.twitter.com/F33ZPgWQdy— ABC News (@ABC) September 14, 2024
En effet, de nombreux foyers évoluent dans des zones naturelles clés pour la biodiversité telles que l'Amazonie, le Cerrado et le Pantanal.
Selon les chiffres de l'Institut national des enquêtes spatiales basés sur des données recueillies par des satellites, les incendies se sont faits plus nombreux au cours des 12 premiers jours de septembre. Cette année, 49.266 feux ont été enregistrés, contre 46.486 au mois de septembre 2023.
La crise est telle que 60,7% des incendies répertoriés en septembre en Amérique du Sud brûlaient au Brésil.
Des incendies criminels et agricoles
Les incendies ont aussi atteint les villes, dont Sao Paulo, qui a vu les feux approcher ce vendredi de ses quartiers nord. Un hélicoptère de la police tentait ainsi d'éteindre un feu de forêt près de la favela de Brasilandia.
En moins de deux semaines en septembre, le Brésil a émis quatre mégatonnes (quatre millions de tonnes) de dioxyde de carbone, a indiqué Mark Parrington, de l'observatoire européen Copernicus.
Dans le monde entier, les incendies ont généré entre dix et 15 mégatonnes de CO2 au total, a-t-il ajouté.
Les autorités ont affirmé que la majorité de ces incendies, dont certains ont débordé en Uruguay et en Argentine, sont d'origine criminelle ou liées à l'activité agricole.
| Tornado de fuego en la ciudad de Mineiros, en el interior del estado de Goiás, Brasil. pic.twitter.com/9TW0TcxOCH
— Mundo Extraordinário (@MundoExtra_Ord) September 14, 2024
Le président Lula a appelé la population à dénoncer les responsables, le pouvoir ayant annoncé mercredi un renforcement des sanctions.
La sécheresse au cœur de la crise
Ces dizaines de milliers de foyers se propagent d'autant plus facilement que le Brésil traverse sa pire période de sécheresse depuis le début des relevés. Les experts attribuent cette situation extrême notamment au changement climatique.
L'Institut national de météorologie a placé en alerte «danger» des régions du Sud-Est, où se trouvent Sao Paulo et Rio, mais aussi du centre du pays, qui vit sous des niveaux d'humidité particulièrement bas, entre 12 et 20%.
«À la tombée de la nuit, le sol n'est plus humide, la température baisse juste un peu», a déclaré au journal Folha le porte-parole de la Défense civile de Sao Paulo, le capitaine Roberto Farina.
«On dirait que le feu s'éteint, mais la braise continue de brûler imperceptiblement. Le lendemain, il fait chaud et la braise s'enflamme de nouveau», a-t-il complété.
À Mangaratiba, près de Rio, la visibilité est quant à elle réduite par la fumée des incendies qui brûlent depuis deux jours dans les montagnes des environs.