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Malaisie : plus de 400 enfants sauvés après avoir été exploités et abusés sexuellement dans des foyers gérés par des islamistes

Le Global Ikhwan Services and Business Holdings (GISB) est un groupe suspecté d’être à la tête d'une «secte islamique» considérée comme hérétique et interdite par le gouvernement depuis 1994. [REUTERS/Hasnoor Hussain]

Les autorités malaisiennes ont secouru 402 enfants et arrêté 171 suspects après avoir perquisitionné 20 foyers sociaux liés à un groupe islamique local. Selon les enquêteurs, les enfants étaient exploités et victimes d’abus sexuels.

Sauvés de l'enfer. Après plusieurs semaines d’enquête, 201 garçons et 201 filles, âgés de 1 à 17 ans, ont été secourus dans 18 foyers du centre de l'État de Selangor et dans deux foyers du sud de l'État de Negeri Sembilan, en Malaisie, relate la presse locale. Ces derniers étaient exploités par le «Global Ikhwan Services and Business Holdings», un groupe suspecté d’être à la tête d'une «secte islamique» considérée comme hérétique et interdite par le gouvernement depuis 1994. 

Selon l'inspecteur général de la police, Razarudin Husain, les perquisitions ont été menées sur la base d'allégations d'abandon d'enfants, d'enseignements déviants et d'agressions sexuelles dans ces foyers. Les 171 suspects interpellés - 66 hommes et 105 femmes - comprenaient des enseignants religieux et des «surveillants» d'enfants.

Au cours des premières auditions, les enquêteurs ont découvert que les enfants étaient abusés sexuellement, non seulement par les surveillants, mais aussi «par d'autres enfants dans les établissements», a déclaré Razarudin Husain, lors d'une conférence de presse télévisée.

Toujours selon la police, le groupe exploitait les enfants et utilisait la religion afin de collecter des dons. Selon son site internet, Global Ikhwan a été fondé par Ashaari Mohamad, un homme qui dirigeait la secte islamique «Al Arqam», considérée comme hérétique et interdite par le gouvernement en 1994. Le groupe aurait plusieurs fois changé de nom depuis la mort de son fondateur en 2010 et se serait récemment retrouvé à plusieurs reprises dans le collimateur des autorités pour diverses plaintes, toutes concernant ses foyers d'accueil. 

Le groupe nie les accusations portées contre lui

De son côté, Global Ikhwan, dans un communiqué publié mercredi, a nié les allégations d'exploitation d'enfants et a déclaré qu'il coopérerait avec les autorités. Le groupe n'a toutefois pas mentionné les accusations d'abus sexuels dont il aurait fait l'objet. «L'entreprise ne s'est jamais engagée dans des activités contraires à la loi, notamment en ce qui concerne l'exploitation d'enfants en tant que travailleurs», précise le communiqué.

Le site internet de Global Ikhwan indique par ailleurs que la structure est impliquée dans un large éventail d'activités, notamment dans les secteurs de l'alimentation, des médias, de la médecine, des voyages et de l'immobilier. Elle emploie plus de 5.000 personnes et possède des filiales dans une vingtaine de pays, dont une chaîne de restaurants à Londres, Paris, en Australie et à Dubaï. 

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