Mercredi, le Hamas a annoncé qu'une frappe israélienne avait tué à Téhéran (Iran) son chef Ismaïl Haniyeh, laissant le mouvement islamiste palestinien sans personne à sa tête. Qui pourrait lui succéder ? Plusieurs noms circulent.
Un futur incertain. Le chef des terroristes du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a officiellement été tué mercredi à Téhéran dans une frappe imputée à Israël par le mouvement islamiste palestinien et l'Iran.
Une version depuis contredite par une enquête du New York Times qui, citant sept responsables du Moyen-Orient, dont deux Iraniens, et un responsable américain, affirme que le chef du bureau politique du Hamas a en réalité été tué par un engin explosif dissimulé depuis deux mois dans sa chambre avant d'être activé.
Alors que ses funérailles ont commencé ce jeudi, des rumeurs concernant son futur successeur n'ont pas tardé à circuler.
Lorsqu'un chef meurt, la tradition veut que son adjoint prenne sa place. L'adjoint d'Ismaïl Haniyeh était Saleh Arouri mais il a été tué par Tsahal à Beyrouth (Liban) en janvier dernier. Depuis, le poste d'adjoint est resté vacant ce qui laisse la question du futur chef du Hamas ouverte.
Interrogé sur le processus de remplacement d'Ismaîl Haniyeh, un responsable du Hamas expliquait à l'Associated Press : «Nous ne discutons pas de cette question actuellement», Cependant, les spéculations concernant le futur chef du mouvement existent et certains noms semblent tenir la corde.
un duel attendu entre Khaled Mashaal et Khalil al-Hayya
La succession d'Ismaïl Haniyeh se jouerait actuellement entre «Khaled Mashaal et Khalil al-Hayya», explique le spécialiste des organisations palestiniennes, Hani al-Masri, au Washington Post.
D'un côté, il y a donc Khaled Mashaal qui était l'un des députés d'Ismaïl Haniyeh et qui est reconnu pour son expérience politique et diplomatique, ainsi que ses bonnes relations avec la Turquie et le Qatar. Cependant, la détérioration de ses relations avec l'Iran, la Syrie et le Hezbollah pourrait lui poser problème. Lorsqu'il était au Liban en 2021, les dirigeants du Hezbollah auraient refusé de le rencontrer en raison de son soutien aux manifestations arabes de 2011. Il est aujourd'hui le favori pour prendre la tête du Hamas.
De l'autre côté, il y a Khalil al-Hayya qui est l'adjoint de Yahya Sinwar qui dirige la guerre à Gaza. C'est un dirigeant important originaire de Gaza, qui entretient d'importantes relations internationales notamment avec l'Iran, le Qatar, l'Egypte et la Turquie. «Même si nous sommes peinés par la mort d'Ismaïl Haniyeh, nous rassurons la nation : notre option au sein du Hamas et de la résistance se poursuit avec une stratégie claire... qui ne s'écarte pas du martyre d'un ou de dix dirigeants», a déclaré Khalil al-Hayya. La politique prônée par Khaled Mashaal est plus modérée que celle de Khalil al-Hayya.
Deux autres noms sont évoqués : Nizar Abou Ramadan, qui a défié Yahia Sinwar au poste de chef de la bande de Gaza et qui est considéré comme proche de Khaled Mashaal pourrait être un candidat tout comme un adjoint de Khaled Mashaal, Moussa Abou Marzouk.
En cas d'absence de consensus au sein du Hamas, le Qatar pourrait jouer le rôle d'arbitre dans la désignation d'un successeur.