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Soupçons d'ingérence russe : ce que l'on sait des perquisitions menées au Parlement européen à Bruxelles et Strasbourg

Les bureaux de Maximilian Krah à Bruxelles ont été perquisitionnés ce mercredi. [@LAURIE DIEFFEMBACQ / Belga / AFP]

Des perquisitions ont été menées ce mercredi au Parlement européen dans le cadre d'une enquête sur des soupçons d'ingérence russe et de corruption, qui éclaboussent l'eurodéputé allemand d'extrême droite Maximilian Krah et son assistant parlementaire français Guillaume Pradoura.

Une enquête tentaculaire. Soupçonnés d’entretenir des liens présumés avec la Chine et surtout la Russie, l'eurodéputé Maximilian Krah, du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), ainsi que son ancien assistant parlementaire français Guillaume Pradoura, ont vu leurs bureaux de Strasbourg et de Bruxelles, ainsi que leurs domiciles, perquisitionnés ce mercredi, a indiqué le parquet fédéral belge dans un communiqué.

Les perquisitions «s’inscrivent dans le cadre d'un dossier d'ingérence, de corruption passive et d'appartenance à une organisation criminelle, et concernent des indices d'ingérence russe, selon lesquels des membres du Parlement européen auraient été approchés et payés pour promouvoir la propagande russe via le site web d'information Voice of Europe», a précisé le parquet fédéral. «Des indices prouvent que le collaborateur du Parlement européen en question a joué un rôle important dans cette affaire», peut-on également lire. 

Guillaume Pradoura est désormais assistant de l'eurodéputé Marcel de Graaff, membre du Forum pour la démocratie, un parti eurosceptique et conservateur néerlandais. Il a aussi été assistant de l'eurodéputé français Nicolas Bay, et exclu du Rassemblement national (RN) en 2019 à la suite de la publication d'une photo à connotation antisémite. Interrogé par l'AFP, le porte-parole de Maximilian Krah a souligné que cet ex-collaborateur ne travaillait plus pour l'eurodéputé allemand «depuis deux ans». 

Les services de renseignement tchèques à la manoeuvre

L'enquête a été lancée par le parquet fédéral belge en avril, après l'identification d'un réseau d'influence financé par Moscou. Prague avait révélé fin mars la découverte par les services de renseignement tchèques d'un tel réseau qui répandait la propagande du Kremlin via le site «Voice of Europe», pour dénoncer notamment le soutien militaire occidental à l'Ukraine dans la guerre déclenchée par Moscou. 

Selon les autorités tchèques et belges, la plate-forme servait aussi à fournir secrètement des soutiens financiers à des élus pour relayer les messages de Moscou. Le site a récemment été placé sur une liste de sanctions de l'UE, et interdit de diffusion.

Une enquête préliminaire en Allemagne

En Allemagne, Maximilian Krah, tête de liste de l'AfD pour les élections européennes du 9 juin, est visé par une enquête préliminaire du parquet de Dresde pour soupçons de financements russe et chinois. Cet ancien avocat de 47 ans a reconnu être apparu à deux reprises sur le site «Voice of Europe», mais a nié avoir «reçu de l'argent pour cela». 

L'un de ses collaborateurs, Jian Guo, se voit reprocher par la justice allemande d'avoir espionné pour le compte de Pékin au coeur même du Parlement européen. A la suite de son arrestation en avril, cet assistant avait été suspendu, et son bureau au Parlement bruxellois avait été perquisitionné.

De son côté, le numéro deux de la liste de l'AfD aux élections européennes, Petr Bystron, a vu son bureau à la chambre des députés allemande perquisitionné le 16 mai par la police, en raison de soupçons de financement illégal en provenance de Russie.

Selon les services de renseignement belges, «les objectifs de Moscou sont clairs : aider à élire davantage de candidats prorusses au Parlement européen» et «renforcer le discours prorusse au sein de cette institution», avait indiqué en avril le Premier ministre belge Alexander De Croo.

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