La France a condamné ce jeudi «avec fermeté» le rôle d'un réseau russe dans «l'amplification artificielle et la primo-diffusion sur les réseaux sociaux des photos des tags représentant des étoiles de David» sur des façades d’immeubles à Paris et dans toute l’Ile-de-France.
L'affaire des tags représentant des étoiles de David découverts fin octobre à Paris et dans sa région prend un autre tournant.
Le ministère des Affaires étrangères a «fermement» condamné le rôle du réseau russe «Recent Reliable News» dans «l'amplification artificielle et la primo-diffusion sur les réseaux sociaux» de ces photos des tags représentant des étoiles de David».
Le Quai d'Orsay considère, dans un communiqué, que «cette nouvelle opération d'ingérence numérique russe contre la France témoigne de la persistance d’une stratégie opportuniste et irresponsable visant à exploiter les crises internationales pour semer la confusion et à créer des tensions».
Jeudi, avant la publication de ce communiqué de la France, la diplomatie russe a nié tout lien avec les tags, estimant que les soupçons visant Moscou, déjà relayés dans la presse française ces derniers jours, étaient «stupides» et «indignes».
Pour rappel, concernant ces faits, un premier couple de Moldaves, un homme de 33 ans et une femme de 29 ans, avaient été interpellés le 27 octobre dernier après avoir été surpris dans le 10e arrondissement de Paris.
Lors de leur garde à vue, ils avaient expliqué avoir agi en échange d’un peu d’argent, versé par une personne russe. En situation irrégulière, l'homme et la femme avaient ensuite été placés en centre de rétention en vue de leur expulsion.
Deux affaires liées
Alors que cette première affaire a finalement été classée par le parquet, ce sont par la suite plus de 200 tags similaires faits au pochoir qui ont été découverts, le 31 octobre, dans le sud de Paris, dans les Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis.
«Les investigations diligentées, notamment l’exploitation de la vidéosurveillance, ont permis d’établir que ces inscriptions ont été faites par un homme et une femme, au cours d’un parcours unique, en présence d’une troisième personne», a précisé le Parquet de Paris. Les deux premiers suspects «ont quitté le territoire français dès le lendemain après-midi».
Laure Beccuau, la procureure de la République, précisait qu’un «rapprochement a été établi» entre les deux enquêtes. De plus, «les recherches téléphoniques permettent de penser que les deux couples d’auteurs ont été en relation avec la même tierce personne».
Pour ce qui est du caractère antisémite de ces tags, le Parquet de Paris a déclaré qu’il «est nécessaire de poursuivre les investigations» à ce sujet.