Lundi 23 octobre, au moins 35 autobus et un train ont été incendiés à Rio de Janeiro (Brésil) par des milices parapolicières. Un de leurs membres présumés venait d'être tué au cours d'une opération des forces de l'ordre.
La mort d'un membre présumé d'une milice parapolicière a mis le feu aux poudres dans les quartiers populaires de l'ouest de Rio de Janeiro, au Brésil. Au moins 35 autobus et un train ont été incendiés en guise de représailles après une opération de police qui, selon les autorités locales, a porté un «coup dur à l'une des plus grandes milices de l'ouest» de la ville.
D'après le gouverneur Claudio Castro, cette intervention des forces de l'ordre a tué celui qui se faisait appeler «Faustao», le neveu et bras droit d'un chef de milice locale. Le défunt était un «chef de guerre connu».
Des «idiots criminels»
Selon le dernier bilan du syndicat des entreprises d'autobus de la ville, Rio Onibus, 35 véhicules ont été brûlés, soit «le plus grand nombre de bus incendiés dans l'histoire de Rio de Janeiro». D'après Supervia, l'opérateur des trains urbains, des «criminels» ont également «mis le feu à la motrice d'un train».
La police a indiqué avoir arrêté 12 personnes soupçonnées d'«actions terroristes». Sur X, le maire de Rio, Eduardo Paes a fustigé ces «idiots» et «criminels» qui «ont brûlé des autobus payés par l'argent public pour protester contre une opération policière». La municipalité a déclaré l'«état de vigilance», soit le troisième sur une échelle d'alerte à cinq palliers. Il concerne tout incident «à fort impact» sur la population.
Apparues dans un premier temps comme une alternative aux forces de l'ordre pour lutter contre le trafic de drogue, ces milices, composées majoritairement d'anciens policiers, sont désormais organisées comme des mafias. Reposant sur des systèmes sophistiqués d'extorsion, elles contrôlent certains services comme la distribution du gaz, de la connexion internet, les transports locaux ou la télévision par câble.
Actuellement, elles disputent des territoires aux gangs de narcotrafiquants à Rio, faisant monter la tension d'un cran. Il y a trois semaines, trois médecins ont été tués par balle dans bar de la ville et les enquêteurs ont estimé qu'ils avaient été assassinés «par erreur», l'un d'entre eux ayant été confondu par les criminels avec un membre d'une milice.