La Cour suprême du Brésil a condamné trois prévenus qui ont participé aux émeutes du 8 janvier 2023, et ont envahi les institutions. Les peines sont particulièrement lourdes, allant jusqu’à 17 ans de prison.
Des peines qui se veulent exemplaires. Ce lundi, la Cour suprême brésilienne a condamné trois partisans de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro pour leur participation aux émeutes du 8 janvier dernier. Ce jour-là, des milliers de manifestants ont envahi les principales institutions brésiliennes (Palais présidentiel, Congrès et Cour suprême), ce qui a été considéré comme une tentative de coup d’État contre l’actuel président de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva.
Lors de ce nouveau procès de trois individus, la majorité des juges ont suivi le vote du président de la Cour, Alexandre de Moraes, qui a fixé des peines allant de douze à dix-sept ans de prison ferme. La peine la plus lourde est revenue à un homme de 52 ans, qui avait été arrêté en flagrant délit à l’intérieur du Palais du Planalto, la résidence du président du Brésil.
Les enquêteurs avaient retrouvé dans son téléphone des photos et vidéos de destruction du palais présidentiel, mais l’accusé a affirmé lors des audiences être entré dans l’enceinte du bâtiment pour se protéger du gaz lacrymogène des forces de l’ordre situées à l’extérieur.
Plusieurs millions d'euros d'amende
Le juge Alexandre des Moraes a estimé qu’il faisait partie d’un «groupe criminel» qui cherchait «la rupture institutionnelle au moyen d'un coup d'Etat, d'une intervention militaire et de la fin de l'Etat de droit démocratique».
Deux autres accusés ont été condamnés à quatorze et douze ans de prison. Les trois individus ont été poursuivi pour «abolition violente de l’Etat de droit démocratique», «coup d’Etat», «dégradation qualifiée de violence et de menace grave, avec utilisation d'une substance inflammable, contre des biens fédéraux», «détérioration du patrimoine classé» et «association criminelle armée», selon CNN Brasil. La Cour suprême a également condamné les trois individus à payer 30 millions de reais d'amende, soit 5,7 millions d’euros.
Les procès des émeutiers ont débuté au mois de septembre, et trois personnes avaient déjà été condamnées à de très lourdes peines, allant jusqu’à dix-sept ans de prison. Au total le parquet brésilien a engagé des poursuites contre 232 personnes, et les investigations sont toujours en cours pour déterminer qui sont les «cerveaux» de cette tentative de coup d’État.
De son côté, l’ancien président Jair Bolsonaro, qui se trouvait aux États-Unis au moment des faits, fait lui aussi l’objet d’une enquête pour déterminer s’il a ou non joué un rôle dans les émeutes du 8 janvier, notamment en diffusant des fausses informations sur le système électoral brésilien.
À titre de comparaison, aux États-Unis, où des partisans de Donald Trump avaient envahi le Capitole le 6 janvier 2021, l’ancien chef du groupe d’extrême droite Proud Boys a été condamné à vingt-deux ans de prison pour sa participation dans la tentative de coup d’État. D’autres membres de cette milice ont été condamnés à des peines comprises entre dix et dix-huit ans de prison.