Les autorités sanitaires chinoises ont estimé ce mercredi qu'il n'était «pas nécessaire» de s'attarder dans l'immédiat sur le nombre précis de décès liés au Covid-19, après avoir fait l'object de critiques de la part de l'OMS sur les données communiquées par Pékin.
La Chine ne semble pas prête à jouer la carte de la transparence. Après avoir récemment levé la plupart des mesures sanitaires contre le Covid-19 début décembre, le nombre de malades semble avoir considérablement augmenté.
«Pour le moment, je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'enquêter sur la cause (de décès) pour chaque cas individuel», a pourtant estimé l'épidémiologiste Liang Wannian, bien que le nombre de patients qui affluent dans les hôpitaux ces derniers temps semble avoir grimpé. Les autorités chinoises ont de la même façon expliqué qu'il n'était «pas nécessaire» de s'attarder sur les chiffres des décès liés au Covid-19.
Des chiffres non communiqués
Si les témoignages des professionnels de la santé démontrent un nombre grandissant de décès ou de prises en charge, seuls 37 morts liées au Covid ont été enregistrées en Chine depuis le mois dernier, sur une population de 1,4 milliard d'habitants. Pékin a revu en décembre sa méthodologie pour la comptabilité des décès liés au Covid.
Seules les personnes décédées directement d'une insuffisance respiratoire liée au coronavirus sont désormais intégrées dans les statistiques.
"Last week, almost 11,500 deaths were reported to WHO – about 40% from the Americas, 30% from Europe and 30% from the Western Pacific region. However, this number is almost certainly an under-estimate given the under-reporting of #COVID19-related deaths in #China"-@DrTedros
— World Health Organization (WHO) (@WHO) January 11, 2023
Ce changement de méthodologie signifie qu'un grand nombre de décès ne sont plus répertoriés comme étant dus au Covid. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a critiqué la semaine dernière cette nouvelle définition chinoise, la jugeant «trop étroite».
«Nous continuons à demander à la Chine des données plus rapides, régulières et fiables sur les hospitalisations et les décès, ainsi qu'un séquençage du virus plus complet et en temps réel», avait insisté le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.