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Syrie : les enfants de jihadistes s'adapteraient «bien» une fois rapatriés, selon un rapport

Environ 56.000 personnes sont détenues à Al-Hol et Roj, deux camps en Syrie contrôlés par les Kurdes et où la violence est endémique et les privations nombreuses. [Delil SOULEIMAN / AFP]

Selon un rapport de Human Rights Watch, publié ce lundi, les enfants de jihadistes rapatriés s'adapteraient, en majeure partie, «très bien» ou «assez bien, en dépit des mois passés sous le joug de Daesh.

Les enfants de jihadistes s'adaptent en majorité bien une fois rapatriés, se sociabilisant comme les jeunes de leur âge, indique ce lundi 21 novembre Human Rights Watch (HRW) dans un rapport intitulé «mon fils est juste un enfant comme les autres».

4% évoquent un enfant en difficulté

L'ONG a interrogé des proches, parents d’accueil, assistants sociaux et enseignants d'une centaine d'enfants âgés de deux à 17 ans, tous revenus de Syrie entre 2019 et 2022 et ce dans les sept pays suivants : Allemagne, France, Kazakhstan, Ouzbékistan, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède. Il en ressort que 89% des personnes interrogées estiment que l'enfant s'adapte «très bien» ou «assez bien», en dépit des mois passés sous le joug de Daesh.

Seules 4 % de ces personnes indiquent que l'enfant est en difficulté. Par ailleurs, 73% des personnes interrogées affirment que l'enfant se débrouille «très bien» ou «assez bien» en classe, malgré un piètre accès à l'éducation durant leur captivité.

Une prise en charge qui varient d'un pays à l'autre

Depuis 2019, plus de 1.500 enfants sont revenus, selon HRW. Le Danemark, la Russie ou les Etats-Unis entre autres ont fait revenir la plupart de leurs concitoyens, contrairement à d'autres pays, dont l'Australie, la France ou les Pays-Bas. Les prises en charge varient d'un pays à l'autre. Alors qu'en Ouzbékistan, les enfants restent avec leur mère, en Belgique, en France et aux Pays-Bas par exemple, ils sont immédiatement séparés, la mère étant détenue ou inculpée pour des faits liées à Daesh.

Or, la séparation avec la mère «ajoute un traumatisme» et devrait être évitée, plaide l'ONG, favorable à des «alternatives non privatives de liberté». Les longs délais avant le placement dans la famille élargie peuvent par ailleurs «saper la stabilité (de l'enfant, NDLR) à long terme», souligne l'ONG.

A noter qu'environ 56.000 personnes sont détenues actuellement à Al-Hol et Roj, deux camps en Syrie contrôlés par les Kurdes et où la violence est endémique et les privations nombreuses. Y sont enfermés «arbitrairement» des épouses et enfants d’hommes soupçonnés d’appartenir à Daesh.

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