Parmi les destinations préférées des Français pour les vacances estivales, l'Espagne rouvre ses portes aux touristes cet été. Et si, pour cela, les exigences sanitaires à l'entrée sont réduites au minimum pour les Français, sur place, la reprise de l'épidémie de Covid-19 a obligé à rétablir certaines restrictions sanitaires.
Quelles conditions d'entrée ?
Si l'Espagne a amplement assoupli les conditions d'entrée sur son territoire pour attirer les touristes et sauver sa saison estivale, elle vient de légèrement resserrer la vis pour les voyageurs en provenance de France. En effet, depuis le 19 juillet, le pays a classé «à risque» trois régions métropolitaines (l'Ile-de-France, l'Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur), qui rejoignent dans cette catégorie la Guyane, la Réunion, la Martinique et la Guadeloupe. Les personnes venant en Espagne par avion ou par bateau, en provenance de ces territoires, doivent présenter soit un certificat de vaccination anti-Covid complète (depuis au moins 14 jours), un résultat de test négatif (datant de moins de 72h pour les PCR et de moins de 48h pour les antigéniques), un certificat de rétablissement du Covid-19 (valable à partir du 11ème jour après le premier test de diagnostic positif pour une période totale de 180 jours) ou le pass sanitaire européen. Sont exemptés de cette obligation les enfants de moins de 12 ans.
Tous les touristes français venant par avion ou bateau, peu importe de quelle région ils viennent, doivent en outre compléter et signer un formulaire en ligne, qui donne un QR Code, scanné par les autorités lors du contrôle aéroportuaire. En cas de voyage par voie terrestre, aucun document (ni formulaire ni preuve sanitaire) n'est demandé.
La liste des zones «à risque» pour l'Espagne est actualisée régulièrement en fonction de l’évolution des indicateurs de l’épidémie. Il convient donc de surveiller les mises à jour sur le site du ministère français des Affaires étrangères ou sur le site du gouvernement espagnol.
Quelles restrictions sur place ?
L’Espagne fait face à un important rebond épidémique en raison de la propagation du variant Delta. Plusieurs régions ont donc été contraintes d’imposer à nouveau des restrictions sanitaires.
En Catalogne, un couvre-feu (entre 1h et 6h du matin) a été réinstauré vendredi dernier dans 161 municipalités, dont Barcelone. Cette mesure doit être réexaminée toutes les semaines. Idem dans la communauté valencienne, où 32 communes - dont Valence - sont soumises à un couvre-feu de 1h à 6h, et en Cantabrie (53 villes concernées).
Dans la plupart des régions, notamment dans la région de Madrid ou en Andalousie, les bars, restaurants, commerces et discothèques doivent fermer plus tôt, tout en étant parfois soumis à des jauges. Les rassemblements privés (à l'extérieur comme en intérieur) sont limités dans plusieurs territoires. En outre, dans toute l'Espagne, le port du masque est obligatoire dans les espaces clos recevant du public ou ouverts au public, dans les espaces extérieurs bondés et dans les transports.
Le détail des mesures par région est disponible sur le site du ministère français des Affaires étrangères, sur la page «Espagne» de la rubrique «Conseils aux voyageurs».
Où en est la situation épidémique ?
A l'instar de la France, l'Espagne est entrée dans une nouvelle vague épidémique - la cinquième - causée par le très contagieux variant Delta. Le taux d'incidence a été multiplié par plus de six en un mois, passant de moins de 100 cas pour 100.000 habitants sur 14 jours à plus de 600. Ce sont environ 25.000 infections supplémentaires qui sont enregistrées chaque jour. Les jeunes sont particulièrement touchés par cette flambée du virus : chez les 20-29 ans, le taux d'incidence atteint plus de 1.800.
Une hausse exponentielle des cas qui se répercute sur les hospitalisations liées au coronavirus. Le nombre de patients Covid atteint aujourd'hui plus de 6.400 - dont plus de 1.000 en soins intensifs -, en hausse de 67 % sur les derniers jours. Le nombre de décès est lui en légère augmentation.
Sur la vaccination, l'Espagne est plus avancée que la France, puisque 64 % des habitants ont reçu au moins une dose (56 % en France), dont 53 % sont complètement vaccinés (42 % en France). Le gouvernement espère avoir vacciné 70 % de la population d'ici la fin de l'été.
Quelles obligations avant le retour en France ?
A la fin de leur séjour en Espagne, les voyageurs français complètement vaccinés ne sont soumis à aucune restriction. Ils peuvent rentrer en France librement. Pour les non-vaccinés en revanche, un test PCR ou antigénique (négatif) de moins de 24h est exigé depuis le 18 juillet. La même mesure s'applique aux Français en provenance du Royaume-Uni, du Portugal, de Chypre, de Grèce et des Pays-Bas.
A noter qu'en Espagne, le tarif moyen d'un test PCR tourne autour des 100 euros. Les tests antigéniques sont, eux, moins onéreux.
Un montant que les Français doivent payer de leur poche. Le ministre de la Santé Olivier Véran a en effet rappelé mi-juin au Parisien que «ne seront pas pris en charge par l'Assurance maladie les tests PCR et antigéniques réalisés par les Français souhaitant revenir en France».