Alors qu'il entamait encore il y a peu de temps sa sortie des restrictions, le Portugal est confronté à un très fort rebond des contaminations au coronavirus dû au variant Delta. S'il est toujours possible de s'y rendre, les voyageurs non-vaccinés en provenance de ce pays, mais aussi d'Espagne, auront désormais un délai plus court pour effectuer leur test PCR afin de revenir en France : vingt-quatre heures maximum avant le départ.
Cette mesure a été annoncée, jeudi 15 juillet, par Clément Beaune, secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes. De son côté, le pays lusitanien a par ailleurs été contraint de mettre en place d'autres obligations sanitaires. CNEWS fait le point.
Quelles conditions d'entrée ?
Les frontières du Portugal sont de nouveau ouvertes pour les voyageurs depuis le 17 mai dernier, et ce y compris pour des voyages «non essentiels», donc touristiques. Depuis le 1er juillet, les Français présentant un certificat Covid de l'UE, également appelé pass sanitaire, peuvent d'ailleurs entrer au Portugal quel que soit le motif du déplacement.
Sous réserve, bien sûr, que le document en question indique soit une vaccination complète datant d'au moins quatorze jours, une immunité attestée par un test positif réalisé il y a plus de onze jours et moins de cent-quatre-vingts (180) jours, ou le résultat négatif d'un test, datant de moins de soixante-douze heures pour un PCR, de moins de quarante-huit heures pour un antigénique. Ceux qui ne disposent pas du pass sanitaire doivent présenter l'un de ces mêmes tests négatifs pour espérer entrer dans un avion à destination du Portugal.
Les touristes français ne sont pas soumis à une quarantaine de quatorze jours à leur arrivée sur le territoire portugais. Les déplacements essentiels et non-essentiels sont autorisés depuis tous les pays de l’Union européenne, de l’espace Schengen, des pays associés à l’espace européen (Liechtenstein, Norvège, Islande, Suisse), mais aussi depuis 28 autres pays (Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, Israël, Japon…) sous réserve de la détention d’un pass sanitaire valide. Pour les autres, le trafic aérien reste suspendu, sauf pour les voyages essentiels. Les touristes en provenance d’Inde, d’Afrique du Sud, du Népal , du Brésil et du Royaume-Uni sont quant à eux soumis à une quarantaine de 14 jours quand ils entrent sur le territoire.
A leur arrivée au Portugal, tous les voyageurs seront tenus de se soumettre à une prise de température à l'aéroport. Ils devront aussi renseigner un formulaire exigé par les autorités de santé portugaises. Le document est transmis par la compagnie aérienne lors de la procédure d'enregistrement en ligne ou par le personnel navigant pendant le vol.
Où en est la situation épidémique ?
Après une violente vague épidémique au début de l’année, provoquée notamment par le variant britannique, le Portugal a amorcé son déconfinement et connu des données épidémiques rassurantes à la mi-mars. Mais, ces dernières semaines, le pays est confronté à une recrudescence des contaminations liée à la circulation du variant Delta, devenu prédominant.
La barre des 4.000 nouveaux cas en vingt-quatre heures a d'ailleurs été franchie ce mercredi 14 juillet. Il s'agit du plus haut niveau atteint au Portugal depuis la mi-février. Selon la Direction générale de la santé, les hospitalisations augmentent elles-aussi.
Jeudi 8 juillet, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, a ainsi conseillé aux Français «d'éviter le Portugal» pour les vacances d'été. Ecartant également l'Espagne, qui fait face à une explosion des cas de Covid-19, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes estime qu'il s'agit d'un «conseil de prudence» et qu'«il vaut mieux rester en France, ou aller dans d'autres pays. Face aux multiples interrogations suscitées par cette sortie, Clément Beaune a depuis quelque peu modifié son discours, répétant que s'il était possible d'aller en Espagne et au Portugal, cela devait se faire en observant la plus grande prudence.
Quelles restrictions sur place ?
Ce rebond de l'épidémie au Portugal a conduit les autorités à prendre de nouvelles restrictions. Un couvre-feu nocturne, de 23h à 5h du matin, a notamment été rétabli dans 45 communes. La règle s'applique aux municipalités les plus touchées en taux d'incidence au Covid-19, parmi lesquelles Lisbonne et Porto.
Les horaires des cafés et restaurants sont également réduits dans 19 villes portugaises, dont Lisbonne. Les établissements devront fermer leurs portes à 22h30 en semaine et 15h30 le week-end.
Quelles obligations avant le retour en France ?
Les voyageurs de retour du Portugal devront se munir de leur pass sanitaire pour pouvoir rentrer en France. Ils devront donc montrer une preuve de vaccination complète, ou bien un test de dépistage négatif.
Clément Beaune a par ailleurs annoncé ce jeudi 15 juillet que le délai pour effectuer son test allait être raccourci pour les vacanciers non-vaccinés en provenance d'Espagne ou du Portugal. Ils devront désormais se faire dépister au plus tard 24 heures avant leur retour, contre 72 heures précédemment pour les tests PCR et 48 heures pour les tests antigéniques.
En revanche, aucun isolement n'est prévu à l'arrivée en France pour les touristes en provenance de l'espace européen, vaccinés ou non.