Faut-il vacciner en priorité les personnes atteintes d'obésité ? C'est la demande qui surgit après la publication d'un nouveau rapport mettant en évidence la mortalité liée au coronavirus et le surpoids.
L'étude, publiée par la World Obesity Federation (WOF) et relayée par le Guardian, explique que 2,2 millions des 2,5 millions de morts liés au virus proviennent de pays où l'obésité est très présente. Parmi les plus touchés, on retrouve notamment le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou l'Italie, qui ont tous une population à plus de 50% en surpoids.
Face à ces chiffres, la WOF réclame donc un accès prioritaire aux vaccins et aux tests pour les personnes concernées. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, est d'ailleurs de cet avis. «La corrélation entre l'obésité et le taux de mortalité lié au Covid-19 est claire», a-t-il déclaré.
L'obésité comme comorbidité
D'après le rapport de la WOF, le facteur du poids est ainsi juste derrière l'âge lorsqu'il s'agit d'évaluer les personnes les plus à risques. Et cela n'est pas forcément lié à la qualité des données dans certains pays ou à la richesse de ces derniers. Le docteur Tim Lobstein, auteur du rapport, explique ainsi au Guardian : «il y a des pays riches avec des taux peu élevés de surpoids, comme le Japon ou la Corée du Sud, qui ont un taux de mortalité bas. En revanche, il y a des pays avec des revenus moins élevés comme l'Afrique du Sud ou le Brésil, où le surpoids touche plus de la moitié de la population, et nous voyons un haut taux de mortalité lié au coronavirus».
En France, la Ligue contre l'obésité n'a pas attendu ce rapport pour demander des actions de la part du gouvernement. Le 18 janvier dernier, un communiqué avait été publié alertant sur l'inquiétude des personnes en surpoids de ne pas être considérées comme prioritaires pour la vaccination. À l'heure actuelle, l'obésité est sur la liste des comorbidités donnant accès aux traitements pour les personnes âgées de 50 à 64 ans inclus.