Une querelle culturelle. Rawiri Waititi, co-président du Parti maori, a été expulsé du Parlement néo-zélandais ce mardi, pour avoir refusé de porter une cravate. Le député autochtone a fait du combat contre cette obligation, «dépassée» selon lui, son cheval de bataille.
Après être entré dans la chambre législative avec un pendentif traditionnel maori autour du cou, en lieu et place de l'habituelle cravate, Rawiri Waititi a fait l'objet d'un rappel au règlement de la part du speaker du lieu, Trevor Mallard. Ce dernier lui a indiqué qu'il ne pourrait pas poser de questions tant qu'il ne porterait pas de cravate, le député répliquant qu'il était vêtu de la «tenue d'affaires maorie».
Après avoir tout de même tenté à plusieurs reprises de prendre la parole, malgré les avertissements du président de la chambre, l'élu s'est finalement vu montrer la porte. «Il ne s'agit pas de cravate, mais d'identité culturelle», a-t-il lancé en quittant le Parlement. Interrogé ensuite par les médias, il a jugé le comportement du speaker «inadmissible». «Cela oblige les peuples indigènes à porter ce que j'ai décrit comme un nœud coulant colonial», a-t-il blâmé.
En fin d'année dernière, Rawiri Waititi avait déjà été averti qu'il pourrait être expulsé du Parlement s'il ne portait pas de cravate, après avoir déjà refusé d'en porter une.
Ce mardi, le président de la chambre, Trevor Mallard, a répété qu'il n'était lui-même pas favorable à l'obligation du port de la cravate, mais qu'il devait appliquer les règles. Fin 2020, il a lancé des consultations à ce sujet avec les députés, dont une large majorité s'est montré en faveur du maintien de cette norme.
My hei-tiki is my tie of choice. It ties me to my tīpuna, whenua, and people. We have made it known that this party will not be subjugated nor assimilated to dated colonial rules.
— Rawiri Waititi MP (@Rawiri_Waititi) February 9, 2021
L'incident de ce mardi peut-il relancer le débat ? La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a indiqué ne pas voir d'objection au non-port de la cravate au Parlement, même s'il y a selon elle des problèmes plus importants à traiter dans cette enceinte, où les Maoris représentent 21 % des élus (pour 17 % de la population totale néo-zélandaise).