Elle a été le point de discorde entre démocrates et républicains pendant plusieurs semaines, son poste est désormais assuré à vie. Amy Coney Barrett a été confirmée à la Cour suprême par le Sénat ce 26 octobre pour remplacer la juge Ruth Bader Ginsburg, décédée le 18 septembre.
Une juriste très croyante
La nomination d'un juge à la Cour suprême par un président est un geste très politique. Proche des milieux évangélistes, qui votent en grande majorité pour lui, Donald Trump avait donc l'opportunité de rassembler encore un peu plus cet électorat particulier. Mère de sept enfants (dont deux adoptés) et âgées de 48 ans, Amy Coney Barrett ne cache pas à quel point la religion est importante pour elle.
Originaire de Louisiane, elle a notamment étudié à l'université catholique de Notre-Dame dans l'Indiana. Ses détracteurs n'hésitent d'ailleurs pas à utiliser ses textes de doctrine juridique, dans lesquels sa foi se fait fortement ressentir. De plus, devant des étudiants, elle avait déclaré dans un discours souhaiter utiliser sa carrière pour «construire le Royaume de Dieu».
UNE JUGE INEXPÉRIMENTÉE
Ce n'est pas la première fois que son nom était évoqué pour intégrer la Cour suprême. En 2018, lorsque Brett Kavanaugh avait été choisi, elle avait déjà rencontré le président Trump. Cependant, selon les fuites qui avaient été rapportées par des médias américains, le courant n'était pas spécialement passé entre le républicain et la juriste. De plus, son manque d'expérience n'était pas pour lui servir, puisqu'elle n'avait été nommée juge fédérale à Chicago qu'en 2017.
Pour se défendre lors de son audition, la quadragénaire a cependant pu expliquer qu'elle connaît le fonctionnement de la Cour suprême. Elle a ainsi travaillé comme assistante du juge Antonin Scalia, qui a officié de 1986 à sa mort en 2016.
Des positions conservatrices marquées
Que ce soit par son expérience avec le juge Scalia ou par sa religion, les prises de position d'Amy Coney Barrett sont très clairement conservatrices. Elle ne cache pas être contre l'avortement, la contraception, Obamacare ou encore le contrôle des armes à feu. Elle est d'ailleurs très appréciée de groupes «pro-vie», qui poussaient pour obtenir sa nomination. Cependant, ce radicalisme conservateur inquiète aussi certains membres de la Maison Blanche selon le New York Times. En effet, un choix aussi clivant pourrait remobiliser le camp démocrate et en particulier les femmes à quelques semaines de l'élection présidentielle.
Cependant, Donald Trump obtient par sa confirmation une victoire politique. En effet, la Cour suprême observe à nouveau la loi de sécurité sociale Obamacare le 10 novembre prochain. Il ne fait aucun doute qu'avec la présence de la juriste, le texte marquant de la présidence de Barack Obama pourrait disparaître. Or Donald Trump avait promis de s'en défaire pendant la campagne de 2016. De quoi grappiller des voix décisives ?