Ruth Bader Ginsburg, la doyenne de la Cour suprême des Etats-Unis, est décédée ce vendredi 18 septembre à l'âge de 87 ans. A quelques semaines de l'élection présidentielle, son remplacement devrait se faire à l'issue d'une bataille politique.
En temps normal, après le décès de l'un des onze membres de la Cour suprême américaine, un nouveau juge est nommé à vie par le président des Etats-Unis avec le consentement du Sénat à la majorité absolue. Mais Ruth Bader Ginsburg, qui a été nommée en 1993 par le président démocrate Bill Clinton, ne souhaitait pas que son successeur soit choisi par l'actuel locataire de la Maison-Blanche : selon les informations de la National Public Radio (NPR), quelques jours avant son décès, la magistrate aurait confié à sa petite-fille que son «voeu le plus cher est de ne pas être remplacée tant qu'un nouveau président n'aura pas prêté serment».
Trump prêt à désigner un successeur
Or, Donald Trump n'entend pas attendre jusqu'au mois de janvier prochain (date à laquelle la cérémonie de l'«Inauguration Day» est traditionnellement organisée) pour désigner un nouveau membre à la Cour suprême. «Nous avons été propulsés dans cette position de pouvoir et d'importance afin de prendre des décisions pour ceux qui nous ont fièrement élu, et on a longtemps considéré que la plus importante était la sélection des juges de la Cour suprême des Etats-Unis. Nous avons cette obligation, sans délai!» a-t-il twitté.
.@GOP We were put in this position of power and importance to make decisions for the people who so proudly elected us, the most important of which has long been considered to be the selection of United States Supreme Court Justices. We have this obligation, without delay!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) September 19, 2020
Dans la foulée, le chef du clan républicain au Sénat s'est déclaré prêt à organiser un vote à la chambre haute du Congrès si le président nommait un nouveau juge avant la date de l'élection présidentielle prévue le 3 novembre prochain. «Nous avons promis de travailler avec le président Trump et de soutenir son programme, notamment ses choix remarquables pour les postes de juges fédéraux. Une nouvelle fois, nous tiendrons notre promesse. Le candidat du président Trump aura droit à un vote dans l'enceinte du Sénat des Etats-Unis» a assuré Mitch McConnell dans un communiqué.
Un premier duel avant le scrutin présidentiel
Dès le début du mois, Donald Trump avait mis à jour sa liste de candidats potentiels : y figurent plusieurs sénateurs républicains (Ted Cruz, Tom Cotton, Joshua Hawley), l'ambassadeur américain au Mexique Christopher Landau, ou encore la conseillère à la Maison-Blanche Kate Todd. Outre ces personnalités politiques, sa liste comprend plusieurs magistrats conservateurs à l'image d'Amy Coney Barrett, connue pour être farouchement opposée au droit à l'avortement.
Du côté des démocrates, c'est Joe Biden, le candidat à la présidentielle, qui a pris la parole. Lors d'une déclaration à la presse, il a estimé que «les électeurs doivent choisir le président, et le président doit proposer un juge au Sénat». Le duel entre les deux camps pour remplacer Ruth Bader Ginsburg s'annonce d'ores et déjà tendu, quarante-cinq jours avant la grande course à la Maison-Blanche.