Un geste fatal en guise de protestation. Une Iranienne poursuivie pour avoir tenté d'assister à un match de football, bravant l'interdiction faite aux femmes en Iran d'enter dans les stades, s'est immolée par le feu il y a une semaine. Elle est décédée suite à ses blessures.
Sahar (un pseudonyme) était devenue un symbole des injustices faites aux femmes en Iran, son sort étant évoquée sur les réseaux sociaux sous le hashtag «blue girl» (la femme bleue), en référence aux couleurs de son club de coeur, l'Estaqal de Téhéran.
Elle avait été arrêtée en mars après avoir tenté d'enter dans le stade de son équipe, puis emprisonnée durant trois jours, avant d'être relâchée. Après avoir attendu son procès durant six mois, l'audience avait été repousée car le juge avait «une urgence familiale».
Les femmes bannies des stades depuis 1981
Elle serait ensuite retournée au tribunal pour récupérer son téléphone. Selon des témoins, elle aurait alors entendu quelqu'un évoquer son cas, affirmant qu'elle pourrait être condamnée à six mois à deux ans de prison. En sortant du bâtiment, elle s'est immolée par le feu.
La loi iranienne interdit aux femmes d'assister à des évènements sportifs depuis 1981, une interdiction qui avait été levée temporairement l'année dernière pour permettre aux femmes de suivre le parcours de l'Iran à la Coupe du monde de football.
La FIFA avait posé un ultimatum à l'Iran pour lever l'interdiction avant le 31 août dernier, sans résultat pour le moment.