Une fois de plus, la géopolitique s'immisce dans le sport. Saeid Mollaei, champion du monde de judo 2018 dans la catégorie des moins de 81 kg, se réfugie actuellement en Allemagne après avoir été forcé de perdre par la fédération iranienne de judo.
Cette dernière ne souhaitait pas que son athlète affronte un judoka israélien, à savoir Sagi Muki. Favori, Mollaei a perdu en demi-finale et dans le match pour la 3ème place le 1er septembre. «J'ai fait exprès de perdre, à 100%», a-t-il depuis confirmé.
Ce n'est pas la première fois que de tels cas sont signalés. Des judokas égyptiens ont, à plusieurs reprises, refusé de serrer la main d'adversaires israéliens. Ce comportement, jugé antisportif pour certain, se veut être un signe de contestation contre la politique d'Israël sur le dossier de la Palestine. En Iran, en revanche, la chose est institutionnelle, puisque l'État israélien n'est pas reconnu par le pays perse. Selon le sportif, la demande de refuser le combat contre Sagi Muki viendrait d'ailleurs directement du sous-ministre des Sports.
Pour éviter que cela ne se reproduise, Saeid Mollaei a préféré ne pas rentrer chez lui, pour plutôt se rendre en Allemagne. Là-bas, il a demandé l'aide de la Fédération internationale de judo (FIJ), dans le but d'avoir une chance de participer aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.
«Je veux combattre où je le veux. Je vis dans un pays qui ne me permet pas cela», a-t-il expliqué. La FIJ serait déjà en train de travailler pour trouver une solution, et assurer l'Iranien de sa participation aux Jeux. Il faudra lui trouver une bannière, car celle de son pays natal n'est plus d'actualité.