La France ne «signera pas en l'état» le traité de libre échange entre l'UE et le Mercosur, a indiqué ce dimanche Emmanuel Macron à l'issue d'une visite en Argentine.
Le ton est donné. Le président Emmanuel Macron a affirmé dimanche à Buenos Aires que la France ne «signerait pas en l'état» le traité de libre échange entre l'Union européenne et le Mercosur, disant vouloir «rassurer les agriculteurs» et «continuer» de s'y opposer.
«La France s'oppose à cet accord. Et je vais vous dire : le président Javier Milei, il m'a dit lui-même qu'il n'était pas satisfait» de ce texte, a déclaré le président français, à l'issue d'une visite en Argentine au cours de laquelle il s'est entretenu à deux reprises avec son homologue argentin.
«Très mauvais pour notre agriculture»
Dans ce cadre, Emmanuel Macron a rapporté avoir dit à son hôte que «pour l'Argentine, (l'accord UE-Mercosur) serait très mauvais pour sa réindustrialisation, et pour nous il serait très mauvais pour notre agriculture».
«Nous ne croyons pas au préaccord tel qu'il a été négocié», a encore expliqué Emmanuel Macron, interrogé par la presse sur le tarmac de l'aéroport, avant de quitter l'Argentine pour le Brésil où il doit participer au sommet du G20.
Interrogé sur la possibilité que l'Union européenne puisse passer outre la position française, Emmanuel Macron a répondu «je ne crois pas», disant «reconnaî(tre) à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen un très grand respect de la France».
«Nous ne pouvons pas demander à nos agriculteurs (...) de changer leurs pratiques, de se passer de certains produits phytosanitaires», afin d'avoir une production «de grande qualité», et «en même temps ouvrir notre marché à des importations massives de produits qui ne respecteraient pas les mêmes critères», a souligné le chef de l'Etat.
Une signature d'ici la fin de l'année ?
«Plusieurs pays au sein du Mercosur», et «plusieurs autres pays européens», outre la France, «ne sont pas satisfaits de cet accord», a encore relevé Emmanuel Macron. «Donc, on va continuer de travailler fermement pour défendre notre modèle», a-t-il insisté, estimant que «si on est raisonnables tous, il y a un chemin possible, mais il ne se fera pas au détriment de nos agriculteurs»
La Commission européenne, soutenue par plusieurs pays comme l'Allemagne et l'Espagne, espère signer d'ici à la fin de l'année le traité de libre échange négocié depuis des décennies entre l'UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie).
Les agriculteurs français, soutenus par une classe politique unanime, prévoient de se mobiliser à partir de lundi contre le traité.