Invité du Grand Rendez-Vous CNEWS-Europe1 ce dimanche 17 novembre, le ministre délégué chargé de l'Industrie, Marc Ferracci, a évoqué la crise qui secoue le secteur agricole. «L'accord avec le Mercosur, est, en l'état, inacceptable», a-t-il déploré, faisant référence à la signature d'un accord de libre-échange entre l'UE et cinq pays latino-américains.
Une prise de parole attendue par toute une profession. Ce dimanche 17 novembre, Marc Ferracci, invité du Grand Rendez-Vous CNEWS-Europe1, est revenu sur le sujet qui ébranle le monde agricole, à savoir le traité du UE-Mercosur : «De notre point de vue, du point de vue du gouvernement, du point de vue du Premier ministre qui a exprimé cela très clairement, l'agriculture n'est pas une variable d'ajustement et en l'état, ça a été dit par Michel Barnier, cet accord est inacceptable. Il est inacceptable parce qu'il ne comporte pas suffisamment de clauses qui permettent la réciprocité», affirme Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l'Industrie.
Un accord qui ne convient pas au ministre puisqu'il ne permet pas aux agriculteurs français de jouer à armes égales avec leurs homologues : «La réciprocité, ça veut dire appliquer aux marchandises qui rentrent sur notre territoire et sur le territoire européen en l'occurrence, les mêmes contraintes en termes de normes sanitaires, de normes environnementales, notamment le fait de respecter les accords de Paris, qui prévoient des limitations des émissions de CO2. Le commerce international, par principe, nous n'y sommes pas opposés, mais il faut qu'il soit juste. Il faut que nos agriculteurs et nos industriels jouent à armes égales», a expliqué Marc Ferracci sur le plateau du Grand Rendez-Vous.
«On doit avoir une approche globale»
Si l'accord n'est pas forcément négatif d'un point de vue industriel, le ministre appuie sur l'importance de prendre en compte l'intégralité des impacts : «Je suis le ministre de l'industrie et j'aurai l'occasion de vous dire ce que je pense en terme commercial pour notre industrie. On doit aussi avoir une approche globale. Quand on négocie, on doit prendre en compte l'intégralité des filières, des impacts. Les impacts sur l'agriculture, sur l'industrie et sur toutes nos filières économiques», a-t-il ajouté.
«S'agissant de nos agriculteurs, je dois le dire, cet accord n'est pas équilibré et juste. Il n'y a pas suffisamment de mécanismes qui permettent de contrôler les mesures miroirs qui sont des mesures qui permettent d'assurer qu'il y a de la réciprocité dans ce que font les agriculteurs argentins et brésiliens et ce que font les agriculteurs français. Cet accord doit évoluer, c'est la position française, elle est constante, elle ne change pas», conclut le ministre.
Au cours de l'entretien, le ministre délégué chargé de l'Industrie est également revenu sur les possibles grèves de la SNCF lors de la période de Noël. Selon lui, l'enjeu est que «les trains circulent».