Le préfet de la Vienne a annoncé saisir la justice pour «apologie du terrorisme», après que des rues de Poitiers ont été rebaptisées aux noms de plusieurs leaders de l'organisation terroriste du Hamas.
Des faits inacceptables. Jeudi 24 octobre, à Poitiers, le Mouvement des Jeunes Communistes de France de la Vienne (MJCF86) a réalisé une action de «collages», dont l’objectif était de «remplacer des noms de rues du centre-ville par des noms de résistants palestiniens», selon les termes du communiqué partagé sur les réseaux sociaux.
Tollé à Poitiers : des plaques de rue rebaptisées aux noms de leaders du Hamas dont celui de l’islamiste Ahmed Yassine, fondateur du mouvement et Frère Musulman. L’action relayée par… les Jeunes Communistes locaux https://t.co/bJZPhhe41X
— cyr dici (@DiciCyr51) October 25, 2024
Sur X, le préfet de la Vienne a dénoncé le remplacement de certaines plaques de rues par les «noms de leaders du Hamas, notamment celui d’Ahmed Yassine».
Aujourd'hui à Poitiers, des plaques de rue ont été rebaptisées aux noms de leaders du Hamas, notamment celui d'Ahmed Yassine, fondateur du mouvement.
Cette action, relayée par le MJCF 86 sous le nom « Les rues de la résistance », suscite une vive réaction.
Le préfet de la…— Préfet de la Vienne (@Prefet86) October 24, 2024
Ahmed Yassine a fondé en 1987 l’organisation terroriste palestinienne, en compagnie de deux autres individus issus des Frères musulmans. «Cette action, relayée par le MJCF86 sous le nom "Les rues de la résistance" suscite une vive réaction», a dénoncé le préfet de la Vienne, précisant avoir «saisi le procureur de la République pour apologie du terrorisme, en application de l’article 40 de procédure pénale».
Le MJCF86 joue la carte de l'ignorance
Dans la foulée, les jeunes communistes ont reconnu ce vendredi 25 octobre qu’une «photo d’action a été transmise et relayée» en story éphémère sur Instagram, qui montrait le nom d’Ahmed Yassine comme faisant «partie des noms collés». «Nous n’en savions rien au moment de relayer cette action», a précisé le MJCF de la Vienne dans un communiqué sur le réseau social, assurant que le groupe n’avait «jamais soutenu les exactions du Hamas».
«En saisissant le procureur de la République (…) sans chercher à comprendre la situation, la préfecture de la Vienne continue sa politique du deux poids deux mesures : un soutien indéfectible à Israël et une répression constante des militants engagés pour la libération des Palestiniens», ont accusé les jeunes communistes.
«Le MJCF et le MJCF86 n’ont jamais soutenu les massacres commis par le Hamas le 7-Octobre et cette action n’y fait pas exception. Nous ne partagerons jamais ni les actes, ni le projet politique du Hamas», a difficilement essayé de clarifier le Mouvement des Jeunes Communistes de France de la Vienne.
Parmi les noms collés, se trouvaient aussi celui de Georges Ibrahim Abdallah, condamné à la perpétuité en France, en 1987, pour complicité d’assassinat de diplomates américain et israélien, ou encore de Yasser Arafat, ancien président de l’Autorité palestinienne et fondateur du Fatah.