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JO 2024 : «les moyens mis à disposition durant les Jeux doivent perdurer après l'événement», plaident les associations de personnes handicapées

Les barrières déployées à Paris en amont de la cérémonie d'ouverture constituent une difficulté supplémentaire chez les PMR dans leurs déplacements. [©JULIEN DE ROSA / AFP]

À l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, les associations de personnes à mobilité réduite espèrent attirer la lumière sur les problématiques liées à l'accessibilité en France, et souhaitent que les solutions déployées cet été s'inscrivent dans la durée.

Pérenniser les aménagements des JOP. Alors que les yeux du monde entier seront rivés sur la Seine dans deux jours, pour observer la première cérémonie d'ouverture de l'Histoire à se tenir hors d'une enceinte fermée, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 sont d'ores et déjà une vitrine médiatique sans précédent. 

Durant plus d'un mois (du 26 juillet au 11 août pour les Jeux olympiques et du 28 août au 8 septembre pour les Jeux paralympiques), les sportifs, délégations et spectateurs arpenteront la capitale au gré des épreuves. 

Comme le martèlent les autorités depuis plusieurs mois, l'un des principaux objectifs des JOP 2024 est l'accessibilité pour tous. Pour ce faire, de nombreuses initiatives ont été déployées, mais des efforts restent à faire sur plusieurs aspects.  

des périmètres de sécurité (nécessaires) 

Depuis le 18 juillet, les Parisiens ont remarqué la mise en place des périmètres de sécurité visant à encadrer la cérémonie d'ouverture prévue ce vendredi. Ainsi, 44.000 barrières de protection ont été installées sur les trottoirs de la capitale, faisant l'objet de nombreuses critiques. 

Face à ces dispositifs, qui ont vocation à garantir un parfait encadrement de la cérémonie d'ouverture, les messages ont été nombreux, notamment sur les réseaux sociaux, pour dénoncer un grignotage trop important de l'espace public. 

Un constat partagé par les associations représentatives des personnes handicapées, qui dénoncent des difficultés supplémentaires de mobilité, notamment pour les fauteuils roulants, mais qui assurent comprendre la nécessité de ces barrières.

«C’est un vrai sujet. On se rend compte que les franchissements et l’accessibilité aux voiries adaptées ne sont pas toujours aisés. Cela implique que certaines personnes en fauteuil roulant se retrouvent reléguées à la voie de circulation parce qu’elles ne peuvent pas accéder aux trottoirs», a confié à CNEWS Christian Lelièvre, référent accessibilité auprès de l'association APF France Handicap. 

«Sur ces Jeux, l’argument de la sécurité est extrêmement important, mais cela rend les choses encore plus compliquées pour les personnes en situation de handicap. Pour celles qui ont des difficultés motrices, des problèmes de vision ou qui présentent des difficultés de compréhension, ces périmètres rajoutent des complications», a de son côté indiqué Jean-Louis Garcia, président de l'APAJH (association pour adultes et jeunes handicapés). 

Les deux représentants ont toutefois assuré comprendre la nécessité de ces grilles, et indiqué que leurs adhérents sont également conscients des enjeux sécuritaires, bien qu'elles engendrent des difficultés auprès de «l'ensemble des Parisiens».  

Des JOP INCLUSIFS POUR TOUS 

Dans la volonté d'organiser une fête sportive, populaire et inclusive, les autorités françaises ont déployé des moyens supplémentaires pour le cheminement des personnes à mobilité réduite (PMR). «Il y aura des solutions de transport pour tout le monde», a promis le président de la République, Emmanuel Macron, lors d'une interview ce mardi, reconnaissant néanmoins des soucis d'accessibilité dans le métro parisien. 

Pour y remédier, la région Ile-de-France a notamment déployé 150 minibus adaptés sur la période, qui s'ajoutent aux «1.000 taxis capables de transporter les PMR et personnes handicapées mis en circulation cet été», a rappelé Pierre Cuneo, le directeur transports de Paris-2024. 

«Il est vrai que pour les déplacements vers les sites olympiques, énormément de choses ont été prévues pour les PMR. En plus des navettes et des taxis, le réseau de bus ainsi que certaines lignes de métro, telles que la 14, vont permettre aux personnes handicapées de se déplacer comme les personnes valides. Vous avez également les tramways qui sont accessibles, ainsi que les autobus», a abondé Christian Lelièvre. 

«mAINTENIR CES MOYENS APRÈS LE 8 SEPTEMBRE»

Tout l'enjeu reste désormais d'inscrire ces solutions dans le marbre, après la fin des JOP. Une volonté assurée ce mardi par le chef de l'État. «Nous avons démontré que certains aménagements auront un caractère irréversible. On a amélioré l'accessibilité dans les transports en commun, et cela restera dans l'héritage des Jeux, notamment sur le RER E et la ligne 14», a confirmé Emmanuel Macron. 

«Les systèmes de bus et de taxis accessibles, il faut que nous les gardions après. Il y a un investissement de la nation qui doit continuer dans la durée, pour s'engager aux côtés des commerces, des artisans et de tous les professionnels qui n'ont pas les moyens de faire ces investissements. Nous devons le faire avec les collectivités», a souhaité Emmanuel Macron

De son côté, le président de l'APAJH s'est montré plus soucieux. «Ce qu’il est important de noter, c’est ce que nous allons garder de ces JOP, et de tout ce qui est mis en place sur la période. On parle souvent du métro, mais nous ne pouvons pas refaire le métro, il est inaccessible et cela demande des adaptations», a détaillé Jean-Louis Garcia. 

«Mais nous avons trouvé des solutions, sur les stations qui ne sont pas accessibles, on a inventé des dispositifs qui permettent aux personnes de faire ces trajets via les bus et les navettes. Ce qu’il faudrait, c’est que ce ne soit pas temporaire, mais que cela perdure après. La réalité, c’est qu’après le 8 septembre, cela va disparaître», a-t-il regretté. 

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