Pour la première fois de son histoire, la France accueillera les Jeux paralympiques d’été. Dans ce sillage, les autorités se sont largement mobilisées pour organiser l’événement et le promeuve dès ce mardi dans le cadre d’une campagne d’envergure.
Des Jeux loin d’être faits. Ce mardi 16 juillet, le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités lance sa campagne de communication afin de mettre les Jeux paralympiques sur le devant de la scène. Alors que les Champs-Elysées et la Place de la Concorde seront le théâtre de la cérémonie d’ouverture qui se tiendra le 28 août prochain, ce dispositif d’envergure entend être diffusé sur tous les canaux digitaux (qui renverront vers la billetterie d’une épreuve sur le site web de Paris 2024 via un QR Code) et urbains afin de mobiliser les Français pour la compétition, souvent reléguée dans l'ombre des Jeux olympiques.
«Après les Jeux, c’est toujours les Jeux !». Tel est le slogan choisi par les organisateurs pour attirer les foules. En effet, si l’été sera sportif, la rentrée le sera également. C’est pourquoi les affiches déclinées pour plusieurs disciplines (para-athlétisme, para-cyclisme, para-natation, basket-fauteuil, tennis-fauteuil et cécifoot) mettent la performance des athlètes «et les émotions qu’elle suscite» en avant, ont précisé les organisateurs dans une conférence de presse.
Outre l’aspect visuel fort que propose cette campagne, le prix des billets (à partir de 15 euros), indiqué dans une pastille, entend mettre l’accent sur l’accessibilité de l’événement. À titre d’exemple, sur 2,8 millions de billets alloués pour ces paralympiades, 500.000 places à 25 euros et moins, dont 120.000 à 15 euros sont encore disponibles à la vente.
Une première en tous points
Cette campagne s’inscrit également dans un contexte où la France accueille les Jeux paralympiques d’été pour la première fois de son histoire. «Au retour des athlètes français médaillés aux Jeux olympiques de Tokyo, le Président de la République a affiché une ambition claire : inscrire, de manière durable, la France dans le Top 5 des nations olympique et paralympique», ont indiqué les organisateurs dans un communiqué.
C’est pourquoi 125 millions d’euros de budget ont été engagés dans l’organisation de la compétition internationale. Dans le détail, le montant des primes aux médaillés a été augmenté (80 000 euros pour une médaille d’or contre 65.000 à Tokyo, 40.000 euros pour une médaille d’argent contre 25.000 à Tokyo, 20.000 euros pour une médaille de bronze contre 15.000 à Tokyo). Le but ? «Marquer un tournant dans l’attention et le regard qu’on porte sur la question du handicap», ont ajouté les organisateurs.
Pour la première fois, la visibilité des para-athlètes se retrouvera démultipliée. Les épreuves ainsi que les cérémonies d’ouverture et de clôture seront intégralement diffusées sur les chaînes du service public avec 300 heures de direct. À cela s’ajoute le fait que l’ensemble des disciplines sportives, qui sont au nombre de 22 au total, seront représentées.
Mobiliser le public
Invitée à la conférence de presse, Mona Francis, para-triathlète sélectionnée pour la compétition et plusieurs fois championne de France dans sa discipline espère voir le public au rendez-vous après avoir vécu ses premiers Jeux marqués par la crise sanitaire à Tokyo.
«J’espère, et normalement ça devrait aller dans ce sens, que l’expérience ne sera pas du tout la même», a-t-elle déclaré. «À Tokyo, nous étions seuls au monde en quelques sorte.(...) Pour ma part, je sais que pour avoir fait des compétitions en Europe, en France et à l’international, qu’il y a un certain avantage à participer à domicile. C’est donc hyper important que les Français se déplacent pour venir voir les courses», a-t-elle ajouté.
Que la sportive se rassure puisque l’intégralité des billets de sa discipline, le triathlon, ont été vendus sur les gradins assis selon Ludivine Munos, ancienne nageuse handisport et responsable de l’intégration paralympique à Paris 2024. «Il ne faut pas non plus oublier que les gens peuvent venir de façon spontanée le long de la route», a-t-elle précisé.
Lors de derniers Jeux de Tokyo en 2020, plus de 182 records du monde ont été battus. La France était de son côté repartie avec 55 médailles paralympiques dont 11 titres. Les organisateurs espèrent donc se dépasser et porter le handisport de haut niveau en tant qu’équivalent des Jeux olympiques.