En direct
A suivre

Élections législatives 2024 : voici la position des différents partis sur la réforme des retraites

Adoptée par 49.3 le 17 mars 2023 après des semaines de manifestations, la réforme des retraites est appliquée depuis le 1er septembre 2024. [Joël SAGET / AFP]

A une semaine du premier tour des élections législatives, la très controversée réforme des retraites assumée par la macronie, pourtant déjà adoptée depuis plusieurs mois, est revenue au cœur des débats. Si le RN a donné plusieurs avis contradictoires sur son abrogation en cas d’accession au pouvoir, le Nouveau Front populaire compte bel et bien s’en débarrasser.

Un sujet cher aux Français. Adoptée par 49.3 le 17 mars 2023 après des semaines de manifestations et appliquée depuis le 1er septembre, la réforme repoussant l’âge de départ de 62 à 64 ans et mettant fin aux régimes spéciaux est revenue dans le débat public ces dernières semaines, à l’occasion de la campagne des élections législatives.

Le pile ou face du Rassemblement national

Alors que le Rassemblement national s'était montré farouchement opposé à la réforme des retraites, annonçant dans son programme pour les élections présidentielles de 2022 vouloir maintenir l’âge légal de départ à 62 ans et ramener l’âge de départ à la retraite à 60 ans, les élections législatives ont semé le trouble au sein du parti d'extrême droite.

La semaine dernière, le président du RN Jordan Bardella s'est montré flou sur la question, déclarant «on verra». Celui qui ambitionne de devenir Premier ministre en cas de victoire de son parti le 7 juillet, a affirmé avoir «la lucidité et l’honnêteté de dire aux Français que la situation économique dont nous allons hériter (…) sera compliquée. Par conséquent, nous serons, dans le cadre d’une cohabitation, amenés à faire des choix».

«Je souhaite que tous ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans puissent voir le dispositif de carrières longues renforcé et partir avec 40 annuités», a ajouté l'eurodéputé. 

Une position contradictoire sur laquelle Jordan Bardella et le député sortant Jean-Philippe Tanguy, chargé des questions économiques au RN, sont revenus quelques jours plus tard : «la réforme des retraites sera abrogée à partir de l'automne», ont-ils assuré.

L’abrogation ou rien pour le Nouveau Front populaire

Fortement décrié par la gauche, le volte-face du RN a été utilisé par Boris Vallaud, chef de file des députés PS à l’Assemblée nationale, pour affirmer que «l’extrême droite de M. Bardella, ensemble avec les LR de M. Ciotti… Sont les alliés objectifs des libéraux de M. Macron. Seul un bulletin de vote de gauche abrogera la brutale réforme des retraites».

Le Nouveau Front populaire, qui rassemble plusieurs forces de gauche, souhaite instaurer «un cercle vertueux» économique en cas de victoire aux élections législatives, leur permettant d’abroger la réforme des retraites pour rééquilibrer les finances du pays avec d’autres ressources.

Ainsi, selon Eric Coquerel (LFI), ancien président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, la réforme des retraites devrait être abrogée et une nouvelle «grande loi» devrait voir le jour à l’horizon 2027 sur un retour de la retraite à 60 ans.

L’exécutif persiste et signe

Enfin, du côté de l'exécutif, la réforme des retraites telle qu'elle a été adoptée, reste la seule hypothèse plausible pour le maintien de l'économie française. Le camp présidentiel allant même jusqu'à affirmer que les finances du pays ne «résisteraient pas à un tel choc fiscal et budgétaire» si le Nouveau Front populaire appliquait son programme.

En outre «avec la nouvelle Nupes (ancienne alliance de gauche, ndlr), l'industrie, c'est fini», selon le camp présidentiel, qui a chiffré à plus d'un million le nombre d'emplois qui seraient détruits.

Emmanuel Macron avait fustigé il y a quelques jours l’irresponsabilité, selon lui, de ses adversaires, «les blocs d’extrême gauche» et «d’extrême droite». «Que proposent les autres ? De revenir sur la réforme des retraites, c’est-à-dire de supprimer d’abord ce qui a été fait pour les retraités les plus modestes, mais surtout de mettre le système de retraite en banqueroute», avait-il taclé.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités