Quelques jours après avoir dissout l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a annoncé, ce mercredi 12 juin, la suspension de la réforme électorale en Nouvelle-Calédonie. Celle-ci était à l'origine des émeutes sur l'archipel.
Pour la Nouvelle-Calédonie aussi, la dissolution de l'Assemblée nationale rebat les cartes. Lors d'une conférence de presse, ce mercredi 12 juin, Emmanuel Macron a affirmé «suspendre» le projet de loi constitutionnelle modifiant le corps électoral de l'archipel, à l'origine des émeutes.
«Le projet de loi constitutionnelle qui a été voté dans les mêmes termes par les deux chambres, j'ai décidé de le suspendre parce qu'on ne peut pas laisser l'ambiguïté dans la période», a déclaré le chef de l'Etat. Il a également dit avoir pris cette décision afin de «donner toute sa force au dialogue sur place et au retour à l'ordre».
Ce projet de réforme électorale, qui a provoqué des violences sans précédent depuis les années 1980 sur le «Caillou», vise à élargir le corps électoral, gelé depuis 2007, aux scrutins provinciaux, cruciaux sur le territoire.
Impossible de convoquer le Congrès
Les indépendantistes s'opposent à l'intégration d'environ 25.000 électeurs, natifs ou résidents depuis 10 ans, à la liste électorale. Ils estiment que cela pourrait marginaliser le peuple autochtone kanak.
Le projet de réforme avait pourtant été voté par le Sénat le 2 avril, puis par l'Assemblée le 14 mai. Il devait encore être adopté par le Parlement réuni en Congrès à Versailles, mais Emmanuel Macron ne peut convoquer de Congrès depuis la dissolution de l'Assemblée nationale.