Des heurts ayant causé la mort d'au moins six personnes embrasent la Nouvelle-Calédonie. Depuis le 13 mai, indépendantistes et loyalistes se soulèvent contre une réforme du corps électoral local. De quoi faire resurgir des tensions entre kanaks et caldoches. Mais que désignent ces termes ?
Comment faire la différence ? De violentes émeutes bousculent le quotidien de la Nouvelle-Calédonie et de ses 271.000 habitants. Alors que ces heurts ont entraîné la mort de six personnes, le gouvernement déploie un dispositif de sécurité pour un «retour à l’ordre». Depuis le 13 mai dernier, des indépendantistes se soulèvent contre la réforme du corps électoral calédonien.
Le texte prévoit un élargissement des listes électorales provinciales aux résidents de plus de dix ans. Certains craignent donc que leurs voix soient éclipsées. Ces heurts ravivent ainsi les tensions entre ce qu'on appelle les kanaks et les caldoches.
Les kanaks
Déclarés Français depuis 1853 lorsque l’administration coloniale s’attribue la Nouvelle-Calédonie, les kanaks représentent aujourd’hui la communauté locale la plus importante.
Selon le dernier recensement de l’Insee (Institut de la statistique et des études économiques) en 2019, 111.856 personnes (41,1%) indiquaient appartenir aux «kanaks».
Selon les linguistes, ce mot d’origine polynésienne signifie «homme» en hawaïen. Dans les années 1980, «kanak» prend son orthographe définitive et s’impose comme un symbole de la lutte pour l’indépendance.
Les caldoches
Ce terme se démocratise en même temps que le mot «kanak». Il est en effet utilisé par cette communauté pour désigner les descendants des Européens de la Nouvelle-Calédonie de manière péjorative.
Ces derniers préfèrent se nommer Calédoniens, un terme qui peut parfois désigner des métropolitains arrivés plus récemment, voire des Français issus des différents outre-mers français installés dans l'archipel.
Les zoreilles (ou zoreils)
Comme à La Réunion, les personnes originaires de métropole, sont aussi péjorativement surnommées les zoreils ou zoreilles. Ce mot aurait plusieurs significations. L'une d’entre elles ferait référence aux oreilles des Blancs qui rougissent au soleil.
Une autre, bien plus sombre désignerait les chasseurs d'esclaves, payés au nombre de fugitifs rattrapés qu'ils tuaient. Afin de prouver que leur mission était accomplie, ils rapportaient les oreilles de leurs victimes.