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Émeutes en Nouvelle-Calédonie : qu'est-ce que la CCAT, qui sème le chaos sur l'île ?

Des manifestations sous tensions avec la CCAT ont déjà eu lieu en février dernier face aux forces de l'ordre. [©Delphine MAYEUR/AFP]

Alors que des mesures pour protéger les habitants de l’archipel ont été déployées par le gouvernement, Gérald Darmanin a annoncé ce jeudi «plus de 206 interpellations», tandis que «dix leaders mafieux du CCAT» ont été assignés à résidence.

«Un déchaînement de violence inouïe» fait rage sur l’archipel depuis lundi a déclaré Gabriel Attal dans un communiqué. Ces débordements ont entraîné la mort de cinq personnes, dont deux gendarmes, selon l'Elysée, poussant les autorités à mettre un dispositif de sécurité renforcé en place, dont l’état d’urgence, l’interdiction de TikTok ou encore l’envoi de forces armées en renfort pour un «retour à l’ordre.» 

D’après Gérald Darmanin, ces heurts seraient du fait de la Cellule de coordination des actions sur le terrain (CCAT) qu’il qualifie d’«organisation de voyous» et d’«un groupuscule qui se dit indépendantiste, mais qui en fait commet des pillages, des meurtres, de la violence. Il ne faut pas le confondre avec des militants politiques». 

Lancée fin 2023, la CCAT réunit plusieurs syndicats et mouvements indépendantistes, dont la CNTP (Confédération nationale des travailleurs du Pacifique), la dynamique autochtone, l'USTKE (l'Union syndicale des travailleurs kanak et exploités), l'Union calédonienne, le parti travailliste ou encore le MOI (Mouvement des océaniens indépendantistes). 

Le but de la cellule est donc «l’accession à la pleine souveraineté de Kanaky», d’après un communiqué qu’elle a publié sur Facebook. Kanaky est le nom donné à la Nouvelle-Calédonie par les indépendantistes depuis les années 1970. Les Kanaks représentent quant à eux 41,1% de la population sur l’archipel, soit l’ethnie la plus importante. 

Quelle est leur histoire ? 

Depuis plusieurs mois, les indépendantistes militent contre le projet de réforme du corps électoral calédonien aux provinciales. En effet, le texte prévoit un élargissement des listes électorales provinciales aux résidants de plus de dix ans. Les indépendantistes craignent donc que leurs voix soient éclipsées. 

Français depuis 1853 lorsque l’administration coloniale s’attribue la Nouvelle-Calédonie, les Kanaks sont en réalité présents sur l'île depuis un millénaire. Les colons avaient alors relégué la population locale dans des réserves lors d’opérations. 

Des heurts avaient éclaté à plusieurs reprises. En 1878, plusieurs tribus s'étaient révoltées peu après la découverte de gisements de nickel. En 1917, lors de la Première guerre mondiale, les Kanaks s'étaient également soulevé après l’envoi de «volontaires» dans l'armée française. En 1931, 111 Kanaks avaient même été exhibés en tant que «cannibales authentiques» lors de l’Exposition coloniale internationale de Paris. 

Ce sont ces nombreux événements qui ont conduit à la création de mouvements indépendantistes, dont l'un des premiers, le Front indépendantiste (FI) fut créé en 1979. Il porte aujourd’hui le nom de Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). C’est pourquoi, la Cellule de coordination des actions sur le terrain (CCAT) a affirmé dans son communiqué qu’elle ne reculera «jamais» et que «sa détermination restera indéfectible jusqu’à l’indépendance et l’avènement de la République de Kanaky». 

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