À un peu plus de deux mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, CNEWS a pu rencontrer les futurs membres du GPSR (Groupe de protection et de sécurité des réseaux) de la RATP, dans une station fantôme au nord de Paris. Les diplômés seront évidemment mobilisés dès juillet prochain, avant l'événement tant attendu.
Des professionnels aguerris, capables de gérer un éventail de situations dans le métro parisien. Alors que Paris s'apprête à accueillir entre 10 et 16 millions de visiteurs dans un peu plus de deux mois, à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 (26 juillet au 11 août, puis du 28 août au 8 septembre), les effectifs de sécurité seront au rendez-vous dans les transports parisiens.
CNEWS s'est rendu ce jeudi 16 mai dans une station fantôme du nord de Paris, pour rencontrer les agents en formation du GPSR (Groupe de protection et de sécurité des réseaux) de la RATP. Sur cette promotion d'une trentaine d'élèves, la plupart deviendront des agents assermentés, et opérationnels le 5 juillet prochain, avant d'être déployés dans les différentes gares du métro parisien à l'été, après 15 semaines de formation.
Dans ce lieu tenu secret pour des raisons de sécurité, et mis en service en 2020, une maquette spécialement conçue pour les entraînements a été disposée. À l'avant on retrouve une configuration de l'intérieur d'un bus, et à l'arrière celle d'une rame de métro.
«Grâce à ces installations reproduites à l'identique, nos futurs agents sont formés dans les meilleures conditions. Dans certaines simulations, jusqu'à 18 élèves circulent dans un couloir semblable à celui que l'on peut retrouver dans une gare en sortie de métro, face à une équipe de 3 élèves afin de tester les réflexes et comportements face à un flux de voyageurs», indique Marc Lajus, responsable du pôle formation au sein du GPSR.
Sur cet aspect, et à l'approche des JO, nos agents sont d'ores et déjà sensibilisés aux flux de voyageurs, explique-t-il. «Les membres du GPSR savent comment intervenir, et l'ont récemment fait à l'occasion du concert de la chanteuse Taylor Swift, où un flot important de passagers ont pris le métro en même temps», précise le responsable.
Côté équipements, les agents du Groupe de protection et de sécurité des réseaux de la RATP sont assermentés pour détenir des armes de catégorie B, soit des pistolets semi-automatiques, et D, comme des bâtons télescopiques, des tonfas, ou des bombes lacrymogènes, sans oublier les menottes métalliques nécessaires pour maîtriser un individu menaçant.
Un espace de la station fantôme est d'ailleurs prévu pour les tirs d'entraînement, aussi appelés tests de munitions marquantes. En effet, les agents formés sur 15 semaines intenses qui obtiendront la qualification bénéficieront d'un port d'arme, ceinturée à la taille dans l'exercice de leurs fonctions.
Des rôles prédéfinis
Une équipe du GPSR est constituée de trois membres. Le premier s'occupe de l'intervention, le deuxième de la protection - tant celle de son collègue que pour l'usager contrôlé et maîtrisé - et enfin, le troisième de ce que l'on nomme dans le milieu l'environnement, soit le reste des voyageurs présents dans la rame ou le bus au moment de l'incident.
Ce jeudi, Yasar, ancien agent aéroportuaire occupait le rôle principal lors d'une simulation. Face à un individu récalcitrant, joué par un autre élève au sein du métro, l'homme de 36 ans à la carrure imposante a procédé à l'appréhension et la maîtrise du passager devenu agressif, bien épaulé par Géraldina et Driss.
«Ce module de mise en pratique d'une intervention dans un bus fait partie de notre cursus, et fera également l'objet d'un examen final», a expliqué celui qui a rejoint la formation pour devenir membre du GPSR notamment en raison du niveau sportif demandé aux candidats. «À chaque mise en situation, l'adrénaline grimpe et cela nous entraîne à rester calme et le plus précis dans nos interventions», a-t-il ajouté.
De son côté, Géraldina a épaulé Yasar lors de l'appréhension et l'interpellation de l'individu récalcitrant, tandis que Driss, s'est empressé de déclencher une alarme de sécurité avant de veiller aux autres passagers présents dans la rame. «Les trois rôles sont essentiels. Driss doit toujours avoir un œil sur les autres voyageurs durant une intervention, afin d'éviter au maximum une interférence dans les actions, et surtout afin de protéger l'ensemble de la rame», a expliqué Maxime Freyche, formateur passé par le terrain durant plus d'une dizaine d'années.
Les visiteurs étrangers guidés avec l'aide d'une application
Outre les missions de sécurisation et d'intervention que réalisent les agents du GPSR, ces professionnels sont également formés à la communication avec les voyageurs, surtout les visiteurs étrangers au réseau. À l'été, nombre de passagers seront en demande d'informations sur les itinéraires à emprunter pour rejoindre les stades olympiques, monuments ou encore les différentes zones de célébration.
«Avec leurs uniformes, les agents sont souvent sollicités par les voyageurs qui cherchent leurs chemins. Même lorsque ceux-ci sont en intervention», a confié Thierry Anselot-Caundle, responsable communication et information voyageurs à RATP Sûreté, tout en présentant l'application Tradivia.
À l'image des services de traduction de Google, cette application mobile permettra aux agents du GPSR d'échanger en 17 langues différentes, compte tenu de la nationalité de la personne en demande de renseignement.
Effectifs renforcés durant les jeux
En raison de la présence importante de voyageurs dans les métros parisiens, ainsi que les bus de la RATP cet été, les effectifs de sûreté seront évidemment renforcés. «On a tablé sur 25% d'agents mobilisés en plus durant la période olympique par rapport à un été classique. Cela portera le nombre à une centaine d'équipes mobilisées au sein des différentes gares du réseau, soit 300 agents», a annoncé Didier Robidoux, directeur de la sûreté RATP.
Interrogé sur une éventuelle recrudescence des vols à l'arraché et des pickpockets dans les transports en commun à l'heure où les touristes et visiteurs arpenteront les espaces du métro parisien, le directeur a tenu a assurer de l'efficacité de ses agents. «Les membres du GPSR ne travailleront pas de manière différente cet été bien que nous portons une attention particulière sur le volume de visiteurs étrangers, mais nous ne redoutons pas une hausse des pickpockets. L'objectif est toujours l'excellence à chaque moment», surtout à l'heure où chaque intervention de responsables de la sécurité est sujette à être captée et diffusée sur les réseaux sociaux.