Les nombres de crimes et délits racistes, xénophobes ou antireligieux ont bondi en 2023, a annoncé le ministère de l'Intérieur ce mercredi 20 mars, avec notamment une forte hausse des actes antisémites liés à la guerre entre Israël et le Hamas.
Une tendance inquiétante. Les crimes ou délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont augmenté de 32% en 2023 par rapport à l'année précédente en France, selon un rapport du service statistique du ministère de l'Intérieur (SSMSI) dévoilé ce mercredi.
Au total en 2023, la police et la gendarmerie nationales ont enregistré «près de 15.000 infractions commises en raison de l'ethnie, de la nation, d'une prétendue race ou de la religion sur l'ensemble du territoire français, dont 8.500 crimes ou délits».
un pic d'antisémitisme
«Une nette accélération en fin d'année» a été constatée, marquée par un bond des actes antisémites liés à la guerre entre Israël et le Hamas. Depuis le 7 octobre et l'attaque menée par l'organisation terroriste contre l'Etat hébreu, les tags, insultes et violences physiques contre des membres de la communauté juive se sont multipliés en France. Invité d'Europe 1 Matin, Elie Korchia, président du Consistoire central israélite de France, a dévoilé, en exclusivité, le rapport 2023 sur l'antisémitisme, coproduit avec le ministère de l'Intérieur. Le constat est alarmant : 1.676 actes antisémites ont été recensés sur l'année 2023, contre 436 en 2022.
des disparités à l'échelle nationale
Au cours de la période allant de 2021 à 2023, les services de sécurité ont enregistré en moyenne un crime ou délit «à caractère raciste» pour 10.000 habitants sur l'ensemble du territoire français. Paris se démarque nettement avec un taux de crimes ou délits à caractère raciste près de 3 fois supérieur à la moyenne nationale.
Dans la lignée de Paris, deux départements se distinguent par des taux de crimes ou délits «à caractère raciste» dépassant 1,6 fois la moyenne nationale : le Bas-Rhin et les Alpes-Maritimes. En revanche, des niveaux particulièrement bas sont constatés dans les départements de Lozère, du Morbihan et à Mayotte, avec des chiffres oscillant entre 0,3 et 0,4 pour 10.000 habitants entre 2021 et 2023.
Parmi les victimes, «les personnes âgées de 25 à 54 ans et les étrangers ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés», note le SSMSI. Mais le rapport note que peu de victimes portent plainte : selon l’enquête «Vécu et ressenti en matière de sécurité», seulement 4% ont poussé la porte d’un commissariat en 2021.