Linda Kebbab, déléguée nationale Unité SGP Police, était l’invitée de Laurence Ferrari dans la Matinale du mardi 27 juin. Elle est revenue sur l’annonce du président de la République, souhaitant que les policiers fassent payer immédiatement les amendes pour consommation de drogue.
Brandissant une veste de policier portant l'inscription «fisc», Linda Kebbab, déléguée nationale Unité SGP Police, a montré son opposition à la dernière annonce d'Emmanuel Macron, ce mardi 27 juin, sur le plateau de la Matinale de CNEWS. Le président de la République a en effet exprimé son souhait de voir les amendes pour consommation de drogue payées immédiatement auprès des policiers, ce qui, pour elle, «n'a pas de sens».
Dans une interview au quotidien La Provence publié dimanche 25 juin, à la veille d'un déplacement à Marseille (Bouches-du-Rhône), Emmanuel Macron a jugé «inacceptable» qu'avec les règlements décalés par télépaiement, seules 35% des amendes forfaitaires pour consommation de drogue soient effectivement réglées.
Un «sac banane pour rendre la monnaie»
Il a donc demandé au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de «préparer un décret pour la fin de l'été» et précisé qu'«on a commencé à équiper les agents de 5.000 terminaux de paiement». Ainsi, les amendes pour consommation de drogue pourront être réglées immédiatement auprès des policiers «par carte bancaire ou en liquide».
Une aberration pour Linda Kebbab, qui estime que l'on demande aux policiers de «devenir des agents du fisc». Puisque la responsabilité qui est aujourd'hui «celle du Trésor public de recouvrir ces amendes» va désormais incomber aux forces de l'ordres, la déléguée nationale Unité SGP Police a ironiquement proposé d'ajouter «dans la dotation matérielle des policiers le sac banane, pour rendre la monnaie, et puis les petits rouleaux pour les facturettes, qu'on va mettre dans les TPE».
Au-delà de trouver l'idée insensée, Linda Kebbab juge également qu'elle sera inefficace. Selon elle, le fait d'équiper les policiers de terminaux de paiement ne permettra pas d'augmenter le nombre d'amendes réglées puisque «les seuls qui continueront à payer, ce sont ceux qui payent aujourd'hui».