Emmanuel Macron s'est rendu, ce lundi 26 juin, dans la cité phocéenne pour lancer l'acte 2 du plan «Marseille en grand». Deux ans après l'acte 1, le président a fait un premier bilan et annoncé de nouvelles mesures menées en priorité sur la sécurité.
Des premières annonces. Ce lundi 26 juin, Emmanuel Macron est arrivé à Marseille pour trois jours, afin de faire le bilan de son grand plan d'investissements pour la ville, lancé en septembre 2021, dans les secteurs de la santé, de l'éducation, du logement, de l'emploi, de la culture, des transports, mais surtout de la sécurité, avec en point d'orgue la lutte contre le trafic de stupéfiants.
Le président de la République a ainsi lancé l'acte 2 du plan «Marseille en grand» en annonçant une série de nouveaux investissements ciblés, lors d'une prise de parole depuis le chantier de la prison des Baumettes 3.
La sécurité en point d'orgue
Dans le détail, le président de la République a annoncé la création d'une compagnie de CRS8 permanente à Marseille «pour l'automne prochain», mais aussi l'arrivée de 25 nouveaux enquêteurs pour la cellule criminelle et la brigade de répression du banditisme, tandis que quatre enquêteurs supplémentaires arriveront également pour renforcer le groupe «cyber ofast» chargé de de «traquer les dealers sur les réseaux sociaux».
Emmanuel Macron a par ailleurs souhaité «la création d’une task force interministérielle pour lutter contre les caïds associant douanes, fisc, PJ, Urssaf et personnels de la PP13». «Des moyens financiers supplémentaires vont également être alloués à Marseille avec notamment 275.000 euros pour permettre à la police technique et scientifique d'acheter du matériel, et 200.000 euros pour la police judiciaire, dont 82.000 euros pour, là encore, obtenir du matériel supplémentaire», a avancé le président.
Des résultats en demi-teinte
Le 2 septembre 2021, Emmanuel Macron en faisait son cheval de bataille : soutenir Marseille, la deuxième ville de France, l'une des plus pauvres, dans plusieurs domaines comme la rénovation des écoles ou les transports. 15 milliards d'euros, dont cinq de l'Etat, ont ainsi été engagés pour «renforcer la sécurité des Marseillais, l’accès aux soins et à l’école, pour faciliter les déplacements et désenclaver les quartiers nord, pour accélérer l’accès à l’emploi ou la construction de logements, ou encore pour l’aménagement du port», s'est félicité l'Elysée dans un communiqué.
Plus concrètement, les moyens investis ont notamment permis le déploiement de 300 policiers sur le terrain et 32 magistrats supplémentaires, tandis que le plan «école du futur» a permis de soutenir 82 écoles innovantes - contre 59 initialement prévues, ainsi que le lancement d’une vingtaine de gros chantiers sur les 470 écoles marseillaises. Pourtant, deux ans plus tard, force est de constater que les résultats du plan «Marseille en grand» sont en demi-teinte.
Les habitants de la cité phocéenne ne se sentent toujours pas en sécurité, avec de nombreux logements insalubres (estimés à 40.000 en 2021), des règlements de compte sur fond de trafic de stupéfiants qui se multiplient et une pauvreté grandissante qui s'agrège à tous les problèmes qui gangrènent déjà la deuxième plus grande ville de France. Ainsi, pour répondre aux attentes des Marseillais et pour atteindre les objectifs fixés en 2021, Emmanuel Macron s'est déplacé dans la ville ce lundi, avec un programme, des annonces, et une volonté bien précise.
Sécurité, logement, et emploi en grandes priorités
«La volonté du président est d'accroître encore l'effort pour les enfants autour des modèles pédagogiques et des moyens pour les établissements, de poursuivre la montée en puissance des moyens en matière de police pour renforcer encore la capacité à lutter contre les trafics et la délinquance du quotidien, de redoubler les efforts sur le logement pour accélérer les procédures, faciliter la construction et faire en sorte qu'il y ait une forte accélération des constructions de logements», a précisé l'Elysée lors d'un point presse.
Aussi, il doit évoquer un renfort de «la qualité de la réponse médicale sur les territoires et aller plus vite sur les modes de transport et sur la structuration de ce qui fonde le réseau territorial, notamment par l'aménagement du port». Dans son programme, après s'être rendu à la prison des Baumettes, Emmanuel Macron pourrait ainsi communiquer sur un RER marseillais, le chef de l'Etat souhaitant mettre en place ce moyen de transport dans les dix plus grandes villes de France.
Emmanuel Macron se rendra également dans la cité des Campanules, où il évoquera les problèmes de mobilité et de logement avec des habitants locaux. Il devrait aussi visiter une copropriété dégradée pour illustrer les problèmes de logement, ainsi qu'un hôpital militaire et une école primaire en cours de rénovation. Chaque fois, il évoquera des mesures pour «changer la vie des Marseillais». Pour le chapitre culturel, il fera un passage à la Grotte Cosquer et au Mucem, où il prononcera un discours.
Mercredi, exceptionnellement, Emmanuel Macron terminera son séjour en présidant le Conseil des ministres depuis la cité phocéenne.