Devant la Commission des lois du Sénat, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, est revenu mercredi sur le nombre de revenants du Jihad en Syrie. Fin septembre, ce sont 129 personnes, dont 51 femmes, qui ont été incarcérées lors de leur retour sur le territoire national.
«Un sujet complexe», selon le garde des Sceaux. Ce mercredi 5 octobre, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a été auditionné par la Commission des lois du Sénat sur le nombre de personnes revenues des zones de guerre en Syrie et en Irak.
«Daesh a malheureusement attiré de nombreux combattants terroristes, femmes et hommes. En ce qui concerne la France, le nombre de nos ressortissants ayant rejoint les rangs de Daesh est estimé à 1.500», a informé le ministre de la Justice.
D’après les chiffres donnés par le garde des Sceaux, ce sont environ 129 personnes, dont 51 femmes, qui ont été incarcérées dès leur retour en France fin septembre.
«Fin septembre, 129 revenants de zones irako-syriennes, dont 51 femmes, sont incarcérés dans les établissements susceptibles d’accueillir les publics terroristes islamistes femmes. Les femmes comme les hommes ont vocation à entrer dans le dispositif de prise en charge de la radicalisation», a fait savoir Eric Dupond-Moretti.
Concernant les enfants, ces derniers «n’ont pas fait le choix de rejoindre Daesh et notre responsabilité à l’égard est de concilier car, contrairement à leurs parents, ils n’ont pas choisi de devenir terroriste», a estimé le ministre de la Justice.
«La menace liée au retour de ces jihadistes demeure réelle»
Pour le garde des Sceaux, de nombreuses personnes ayant fait le choix de rejoindre les zones de guerre ont reçu des entraînements et un endoctrinement porté par une idéologie islamiste. «Notre pays a subi ce terrorisme dans sa chair et a fait partie des cibles», a dénoncé le ministre.
«Tous les hommes et toutes les femmes qui sont rentrés ont fait l’objet de poursuites pénales systématiques en France. La menace liée au retour de ces jihadistes en Europe demeure réelle. Les combattants présents encore sur zone font l’objet d’un suivi attentif», a fait savoir Éric Dupond-Moretti.
«Dès que le parquet national antiterroriste a connaissance du départ ou du maintien sur zone de ressortissant Français postérieurement aux attentats de janvier 2015, il ouvre systématiquement une procédure du chef d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste», a-t-il ajouté.
Éric Dupond-Moretti a réaffirmé que la Justice réserve le même traitement pour les hommes que pour les femmes. «C’est ce qui s’est passé en juillet dernier lors du retour de 16 femmes accompagnées de leurs enfants. Toutes ont été mises en examen et incarcérées».