Le gouvernement a commencé à défendre ce lundi sa nouvelle réforme de l’assurance chômage, devant une Assemblée nationale en ébullition.
Après un débat sur l’Ukraine, l’Assemblée nationale s’attaque à sa réforme de l’assurance chômage.
Ce projet de loi prévoit dans un premier temps de prolonger les règles actuelles de l’assurance chômage, issues d’une réforme chaudement contestée du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.
Il enclenche aussi la possibilité, par décret, de moduler l'assurance chômage afin qu'elle soit «plus stricte quand trop d'emplois sont non pourvus, plus généreuse quand le chômage est élevé», selon les mots d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle.
Une entrée en vigueur en 2023
Après une phase de concertation de six à huit semaines avec les partenaires sociaux, le gouvernement décidera par décret de la forme que prendra cette modulation de l'assurance chômage, pour une entrée en vigueur début 2023.
L'exécutif martèle qu'il y a urgence, face aux difficultés de recrutement, et fait de cette réforme l'une des conditions pour atteindre l'objectif de plein emploi en 2027, soit un taux de chômage d'environ 5% contre 7,4% actuellement.
Un projet jugé «brutal»
Le groupe LFI a défendu en vain une motion de rejet préalable du texte, par la voix d'Hadrien Clouet qui a lâché ses coups contre un «projet brutal», accompagné d'une demande par le gouvernement des «pleins pouvoirs».
Les députés du Rassemblement national ont d’ailleurs soutenu la motion de rejet, malgré les protestations de certains à gauche. «Cette réforme est injuste», a appuyé Kévin Mauvieux au nom du groupe d'extrême droite, tout en reconnaissant ne pas être «d'accord sur le remède» au chômage de la Nupes. «La priorité nationale et le patriotisme économique feront revenir l'emploi en France», selon lui.
De leur côté, les élus LR ont jugé que le projet de loi ne va pas assez loin dans le durcissement des règles de l'assurance chômage, mais devraient le soutenir ou a minima s'abstenir, ce qui permettra au texte d'être adopté, malgré la majorité relative des macronistes.
Le projet de loi est au menu au Palais Bourbon jusqu'à mercredi, avant son passage au Sénat dès le 25 octobre.