C'est l'une des surprises de ce remaniement. La secrétaire d'Etat au Développement et à la Francophonie, Chrysoula Zacharopoulou, visée par deux plaintes pour viols, reste au gouvernement.
La gynécologue conserve son portefeuille de secrétaire d'Etat chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux auprès de la ministre des Affaires Etrangères Catherine Colonna.
Le maintien en poste de Chrysoula Zacharopoulou crée la polémique. L'ancienne députée européenne est en effet ciblée par trois plaintes : deux pour viols, et une pour violences sans incapacité de travail par personne chargée d'une mission de service public.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête. Selon l'hebdomadaire Marianne, qui a révélé l'affaire, ces violences auraient eu lieu lorsque Chrysoula Zacharopoulou exerçait comme gynécologue.
Cette spécialiste de l'endométriose est accusée d'avoir réalisé des pénétrations digitales sans le consentement de ses patientes. Dans de nombreux témoignages, les examens médicaux de Chrysoula Zacharopoulou sont décrits comme brutaux et dénués d'empathie.
La secrétaire d'Etat, qui travaillait dans plusieurs hôpitaux franciliens, a réfuté toutes les accusations. Elle affirme dans un communiqué n'avoir «jamais imposé le moindre examen à aucune de ses patientes sans leur consentement».
Damien Abad remercié
Chrysoula Zacharopoulou n'est pas la seule membre du gouvernement à être accusée de viol. Damien Abad, ministre des Solidarités, est visé par une enquête pour tentative de viol. Plusieurs témoignages dénoncent son comportement de prédateur sexuel. Mais contrairement à Chrysoula Zacharopoulou, Damien Abad a été remercié ce 4 juillet. Il est remplacé par Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix-Rouge.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est également la cible d'une plainte pour viol. Elle a été classée sans suite, puis relancée. Le parquet a requis un non-lieu début 2022.
Pour tous ses ministres, Emmanuel Macron a évoqué la présomption d'innocence. Interrogée sur le cas de Chrysoula Zacharopoulou, la Première ministre Elisabeth Borne a affirmé que «la justice allait faire son travail».