A moins de deux mois du premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Pierre Chevènement et Renaud Muselier ont fait leur choix. Dans les colonnes du JDD, l'ancien ministre de gauche et l'ex-élu des Républicains ont affirmé qu'ils voteraient pour le président sortant Emmanuel Macron.
Jean-Pierre Chevènement, qui a exercé les fonctions de ministre de l'Education nationale et ministre de la Défense sous François Mitterrand, puis de ministre de l'Intérieur sous Jacques Chirac, de 1997 à 2000, entend «donner un sens à cette élection, et au mandat du candidat qui sera élu président jusqu’en 2027».
C'est la raison pour laquelle il a accepté de dévoiler le nom qu'il déposera dans les urnes en avril prochain, alors même qu'Emmanuel Macron n'a toujours pas officialisé sa candidature.
L'ancien ministre a expliqué n'avoir qu'un seul espoir : que le président sortant puisse «redresser le pays et redonner un sens à la politique», après un mandat marqué par plusieurs crises, des gilets jaunes à la réforme des retraites en passant par la pandémie du Covid-19.
un «manque de repères idéologiques» déploré
Pourtant homme de gauche, Jean-Pierre Chevènement a déploré le manque de «repères idéologiques» des candidats. «Aucun candidat ne représente cette gauche enracinée dans le terreau des Lumières, qui prétendait donner la maîtrise de son destin à chacun, individuellement et collectivement », a-t-il tranché.
S'il reconnaît à Jean-Luc Mélenchon un «certain talent», l'homme politique estime que le fondateur de La France insoumise a «un problème avec la République». La droite n'a pas non plus su convaincre Jean-Pierre Chevènement, qui a pointé du doigt son «absence de projet » et «l’oubli des grandes leçons laissées par le général de Gaulle qui l’ont précipitée dans l’errance où nous la voyons».
Renaud Muselier déçu par la droite
Même ligne de conduite pour Renaud Muselier, qui a affirmé donner sa voix à Emmanuel Macron «après mûre réflexion et sans hésitation». Les candidats de droite n'ont pas non plus su convaincre le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), à commencer par Valérie Pécresse, à qui il a reproché «son grand écart permanent» vis-à-vis de l'extrême droite.
Pour Renaud Muselier, qui a quitté Les Républicains en novembre dernier, le constat est clair : «personne, parmi les candidats déclarés, n’est au niveau de cette élection».
Dans un sondage Elabe dévoilé mercredi, Valérie Pécresse, la candidate Les Républicains perdait 2,5 points, se retrouvant à 11,5% des intentions de vote. Marine Le Pen se positionnait à 18% (+ 3 points) et Eric Zemmour (Reconquête), troisième, restait stable à 13,5%, tandis qu'Emmanuel Macron se trouvait toujours en tête des votes, à 24,5%.