Charles Dalmasso, conseiller municipal PS d'Allauch (Bouches-du-Rhône) a été condamné ce lundi à quatre ans de prison dont deux ans avec sursis. Aux élections municipales de 2014, il avait proposé un emploi et un logement à un militant en échange du sabotage de la liste FN sur laquelle il était inscrit.
Les faits remontent à février 2014, lorsque Charles Dalmasso occupait les fonctions d'adjoint à la sécurité auprès de Roland Povinelli, maire socialiste d'Allauch de 1975 jusqu'à son décès en mai 2020.
L'enquête, ouverte seulement en 2019, se base notamment sur la publication dans le quotidien La Marseillaise d'enregistrements établissant que Roland Povinelli et Charles Dalmasso avaient proposé à un jeune militant devant figurer sur la liste FN de se retirer au dernier moment, avec quelques autres colistiers, afin d'empêcher le dépôt de la liste en préfecture. En échange, le jeune homme s'était vu proposer un emploi à la mairie et un logement.
«Je vais te faire envoyer à la maison une lettre par mon directeur du personnel t'indiquant qu'à partir de fin avril 2014 tu pourras être recruté à la mairie», avait notamment dit l'ancien maire, selon les retranscriptions faites par les enquêteurs. Un appartement deux pièces lui avait également été proposé, avec un rendez-vous dès le lendemain dans les services municipaux.
«rendre service» à l'ancien maire
Le jeune colistier n'avait pas donné suite et ne s'était pas désisté. Mais il avait attendu plusieurs années pour révéler ces faits.
A l'audience, le 13 décembre, le parquet avait requis quatre ans de prison ferme contre Charles Dalmasso, réclamant un mandat de dépôt. «Vous n'êtes pas en première ligne, (...) mais vous avez sciemment participé très activement à l'infraction commise par Roland Povinelli», avait déclaré la présidente du tribunal.
«Je ne savais pas que c'était de la corruption, tout ce que j'ai fait, c'est rendre service à M. Povinelli», s'était justifié l'élu devant les enquêteurs.
Condamné pour complicité de corruption et entrave aux opérations de scrutin par des manœuvres frauduleuses, l'homme de 61 ans pourra purger une partie de sa peine à domicile sous surveillance électronique. Il a également été privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans, notamment de droit de vote et d'éligibilité.
Son avocate, Me Anne-Sophie Grardel, a fait part de son intention de faire appel, car, soutient-elle, les faits seraient prescrits.