C'était une crainte partagée par de nombreux parents et enseignants, c'est désormais une certitude. Le confinement du printemps dernier a bien pesé sur le niveau des élèves, à commencer par ceux du primaire.
Le verdict est tombé officiellement ce mardi 10 novembre et a pu être établi grâce aux résultats des évaluations nationales réalisées à la rentrée de septembre dernier.
Celles-ci portaient en CP et CE1 sur des compétences en français et en maths, et en sixième sur l'ensemble des compétences devant être acquises en primaire.
En CP, les évaluations font état d'une «légère baisse» en français et en maths et d'un creusement des écarts entre les enfants d'écoles défavorisées (REP et REP +) et les autres.
Des inégalités davantage creusées
Concrètement, le confinement a donc accentué les inégalités en frappant de plein fouet les élèves des milieux modestes où, souvent, l'école à la maison était souvent loin d'être évidente.
En classe de CE1, les baisses sont plus marquées. Alors que l'an dernier, les résultats étaient en hausse en français et que les écarts entre élèves d'éducation prioritaire et les autres s'étaient réduits, c'est l'inverse qui cette année s'est produit. En septembre 2020 en CE1, les baisses de niveau sont notamment plus visibles en lecture et en écriture.
Ainsi, lorsque 72,6 % des élèves lisaient correctement à voix haute en 2019, seuls 68,3 % de ceux de 2020 ont un niveau satisfaisant. En mathématiques, les résultats font état d'une partielle stabilité, sauf, là encore, pour les élèves les plus fragiles.
Dans les quartiers difficiles où les classes de CP-CE1 avaient été dédoublées pour favoriser l'apprentissage des savoirs fondamentaux, le confinement a donc souvent effacé les progrès.
«Moi ce qui m'inquiète, c'est que le ministère est sourd à nos demandes qui remontent quand même au premier confinement, d'allègement des programmes. Ce serait pourtant une façon de pouvoir sereinement aborder l'enseignement dans l'année. Pour nous et pour les élèves, aussi», plaide dans ce contexte auprès d'Europe 1, Jean-François Clair, prof de maths en sixième dans un collège d'éducation prioritaire.
Concernant cette fois le second degré, reste à signaler qu'en sixième, les résultats se sont toutefois améliorés en français et en mathématiques. Mais à y regarder de plus près, les écarts se sont ici aussi accrus en maths entre les élèves entrant en sixième en éducation prioritaire et les autres.