Dénonçant un protocole anti-coronavirus inadapté à la réalité des établissements scolaires, plusieurs syndicats enseignants, parmi lesquels le Snes-FSU, majoritaire, ont appelé à une «grève sanitaire» dans les écoles, ce mardi 10 novembre. Un mouvement suivi par 10,36 % des enseignants du secondaire et 8,78 % de ceux du primaire, selon le ministère de l'Education nationale.
Huit jours après la rentrée des vacances de la Toussaint, si la colère était toujours très vive ce mardi, le mouvement semblait cependant avoir moins mobilisé que prévu, comparativement aux estimations syndicales, communiquées la veille.
Fer de lance de la contestation, le SNUipp-FSU prévoyait notamment 45 % de professeurs grévistes en Seine-Saint-Denis, 40 % dans les Pyrénées-Orientales, 25 % dans l'Eure, 20 % en Gironde ou encore 15 % de grévistes en Indre-et-Loire.
Des estimations basées sur les déclarations d'intention des professeurs des écoles maternelles et élémentaires. Pour le second degré, aucune estimation n'était cependant disponible lundi soir car les professeurs de collège et lycée ne sont pas obligés de se déclarer.
Raison de la colère, depuis le 2 novembre dernier un protocole sanitaire renforcé est censé s'appliquer dans les établissements du pays, pour lutter contre la deuxième vague de coronavirus.
Mais sur le terrain, certains enseignants ont indiqué manquer de moyens pour faire respecter la distanciation physique et ont continué de faire face à des attroupements et des classes surchargées.
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— SNES-FSU (@SNESFSU) November 9, 2020
Ce faisant, la semaine dernière, le jeudi 5 novembre, le ministère de l'Education nationale avait décidé de renforcer à nouveau le cadre existant, en faisant passer, dans les établissements les plus tendus, au moins 50 % des cours en présentiel et le reste à distance. Dans la ligne de mire de la rue de Grenelle figurait surtout le lycée où, face à la grogne, les épreuves d'évaluation communes du baccalauréat ont même été annulées.
Les mesures en place depuis la rentrée «sont, à l'évidence, plus difficiles à appliquer au lycée, où les déplacements des élèves sont plus nombreux et plus fréquents, et l'organisation de la restauration scolaire plus complexe», avait reconnu Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education, dans un courrier transmis aux chefs d'établissement, après avoir consulté les organisations syndicales.
Pas de quoi toutefois satisfaire le Snes-FSU qui estime que le collège a, lui, été oublié. Sophie Venetitay, secrétaire générale adjointe de l'organisation, qui avait confirmé que le syndicat maintenait son appel à la grève sanitaire.
«Il n'y a rien sur le collège, estime la syndicaliste. On maintient donc l'appel à la grève pour mardi notamment pour les établissements où les conditions sanitaires ne seraient toujours pas réunies en dépit des annonces», avait-elle d'emblée prévenu dans la foulée des décisions du ministre.