Des actions concrètes. Alors que les associations et les élus locaux exhortent sans cesse l’Etat à agir pour héberger les migrants présents dans le nord-est de la capitale, la préfecture de la région Ile-de-France avait annoncé le 9 avril dernier qu’elle allait ouvrir un nouveau centre d’accueil et d’examen des situations (CAES). C'est chose faite depuis ce jeudi 9 janvier.
Doté de 150 places, ce centre d'accueil a en effet ouvert au 68-72, boulevard Ney (18e) et devient ainsi le 2e centre parisien et le 6e francilien. Là, ils pourront trouver une mise à l'abri temporaire mais surtout organiser leurs premiers rendez-vous nécessaires au dépôt officiel de leur demande d’asile, avant d’envisager obtenir un lieu d’habitation pérenne.
«Mon objectif est de permettre aux migrants qui occupent les campements insalubres et dangereux du nord-est parisien, d’être mis à l’abri dans des structures encadrées par des professionnels et, pour ceux qui relèvent de cette procédure, d’engager les démarches de demande d’asile le plus rapidement possible», a ainsi fait savoir Michel Cadot, le préfet de Paris et d'Ile-de-France.
Des CAES indispensables
Avant aujourd’hui, il n’existait qu’un seul centre de ce type à Paris (dans le 18e), et quatre autres en Ile-de-France, d’une capacité totale de 750 places. Face à la demande – entre 900 et 1.800 migrants dormiraient à la rue chaque nuit à Paris selon les associations – ces structures sont souvent dépassées et ne peuvent accueillir tout le monde.
Pourtant, ces CAES sont indispensables à l'accueil digne de cette population exilée, puisque c'est le seul lieu où – comme le rappelle la préfecture – elle pourra «bénéficier d’une prise en charge sociale, sanitaire et administrative durant une dizaine de jours en moyenne», et ce, «avant d’être orientées vers d'autres centres d’hébergements de l’Île-de-France».
deux accueils de jour
Par ailleurs, la préfecture avait d'ailleurs annoncé en avril dernier qu'elle allait «redéployer les deux accueils de jour ouverts dans Paris», afin d'offrir de nouveaux services facilitant l’insertion des réfugiés. Regroupés en un même lieu, les dispositifs publics de l’Etat seront ainsi mis à la disposition des demandeurs d'asile.
Dans ces lieux ouverts pour eux, ils pourront prendre connaissance de leurs droits et devoirs, apprendre le français encadrés par des associations, être aidés dans la recherche d'un emploi et de formations et être accompagnés dans leurs démarches.
La tension monte chez les migrants
Une annonce qui intervient quelques jours après que des rixes ont éclaté entre différentes communautés de migrants, qui se sont violemment affrontées ce week-end à Paris. Plusieurs dizaines d'entre eux ont été blessés – dont un grièvement – entraînant l'intervention de la police qui a interpellé dix-sept personnes ce week-end.
«Cette réalité nous oblige à adapter le dispositif en permanence. C’est parce que nous sommes au plus près de la réalité que nous avons décidé [...] d'augmenter les places en CAES en ouvrant un deuxième centre à Paris. Je sais la maire de Paris sensible à ces questions et je ne doute pas qu’elle puisse nous proposer un lieu permettant d’accueillir les demandeurs d’asile», a ainsi conclu Michel Cadot.
Nous allons engager des discussions avec la @Prefet75_IDF pour identifier un lieu, comme nous l’avons déjà fait à maintes reprises ces dernières années. Depuis mars 2018, 1.500 places d’hébergement ont ainsi été ouvertes sur des terrains de la Ville de Paris. pic.twitter.com/84aotgBRTN
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 10 avril 2019