Une semaine après la fin de la trêve hivernale, plusieurs élus de gauche et écologistes se sont rendus auprès des migrants, installés dans des campements de fortune dans le nord-est de la capitale, ce lundi 8 avril.
Alertés par les nombreuses associations de terrain qui dénoncent les conditions dans lesquelles ces migrants en attente de papiers, ou parfois munis de cartes de séjour, sont installés et ont été accueillis en France, près d'une dizaine d'élus ont décidé de se rendre à leur chevet, au niveau du boulevard Macdonald et de la porte d'Aubervilliers, puis porte de la Chapelle (19e).
Sur place, Esther Benbassa (sénatrice EELV de Paris), Julien Bayou (porte-parole EELV), David Belliard (président du groupe écologiste au conseil de Paris), Antoinette Guhl (adjointe à la mairie de Paris en charge de l'économie sociale et solidaire), mais aussi Elsa Faucillon (députée PCF des Hauts-de-Seine) ou encore Danièle Obono (députée LFI de Paris) ont dénoncé «l'absence de mise à l'abri des demandeurs d'asile».
«Du fait de la désertion de l’Etat face à la crise de l’accueil que subissent les exilés, ceux-ci ne peuvent bénéficier que de la solidarité des associations, qui apportent de l’eau et des denrées alimentaires», a ainsi fait savoir Esther Benbassa, qui regrette «la pénurie d'hébergements d'urgence».
Déjà, les 26 mars et 3 avril derniers, Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, s'était rendue sur le terrain avec ses adjoints, réclamant à l'Etat, «dont c'est la compétence», «d'élaborer un plan d'urgence afin de mettre à l’abri dans des conditions dignes les personnes migrantes».
Jusqu'à 1.800 personnes dormiraient à la rue, selon Esther Benbassa, qui cite un décompte réalisé par l'association France Terre d'Asile. Dans un communiqué, la sénatrice redoute également que ces chiffres explosent, avec la fin de la trêve hivernale, et ce, alors que «le gouvernement n'aurait pas prévu assez d'espaces de prise en charge pour les migrants».
«Les associations d'aides aux immigrés redoutent en plus une coupe dans les subventions étatiques, notamment dans les établissements d'hébergement d'urgence pour les étrangers en situation de précarité», peut-on lire dans ce message adressé à la veille de cette visite.
Ce matin avec les hommes, femmes et enfants laissés à l’abandon par l’État, à la porte d’Aubervilliers. Plusieurs d’entres eux ont des cartes de séjour, des récépissés, leurs enfants vont à l’école. pic.twitter.com/bcfiMTOvsT
— Elsa Faucillon (@ElsaFaucillon) 8 avril 2019
#TropCestTrop Les #personnes vivant dans les #campements du nord et de l'est parisien voient chaque jour leurs #droits bafoués ! Rendons visibles les #invisibles le 9 avril place de la bataille de #Stalingrad à partir de 17h.
https://t.co/FSDJyfJy1a Venez nombreux ! pic.twitter.com/4j28E4azTD— Emmaüs France (@emmaus_france) 5 avril 2019