Les remèdes sont très attendus. Emmanuel Macron doit dévoiler, ce mardi 18 septembre, son traitement pour remettre sur pied le système de santé français.
Moins d’une semaine après avoir présenté son plan de lutte contre la pauvreté, le chef de l’Etat va s’attaquer à un autre fléau : les urgences surchargées en redéfinissant, pour cela, les missions de l’hôpital public et celles des médecins libéraux.
Une toute nouvelle organisation censée lutter également contre les déserts médicaux en passant, aussi, par une refonte complète des études de médecine. Avec l’espoir, surtout, que cette restructuration réponde au malaise des soignants, qui croulent sous le travail.
Des structures de proximité pour soulager les urgences
Partant du constat que le système actuel, centré autour des Centres hospitaliers universitaires (CHU), n’est plus adapté, Emmanuel Macron devrait annoncer la création de centres de santé de proximité.
Des hôpitaux de taille intermédiaire, dits «communautaires», sont ainsi évoqués pour rassembler, en un même lieu, des consultations hospitalières, des radios ou des interventions chirurgicales simples. Les patients y seraient orientés permettant aux urgences de s’occuper des cas les plus sérieux.
Mais, d’une façon générale, généralistes et spécialistes seraient incités à travailler en commun au sein de «communautés professionnelles territoriales de santé» (CPTS). Pour encourager les médecins libéraux à les intégrer, un coup de pouce financier pourrait même être envisagé.
Un métier d’assistant médical pour libérer du temps
Autre annonce attendue concernant la médecine de proximité, le président de la République devrait officialiser la création d’un nouveau métier, celui d’assistant médical, subventions à l’appui.
A mi-chemin entre le métier d’aide-soignant et celui de secrétaire médical, son travail consisterait à exécuter des tâches «simples», comme peser les patients, prendre la tension ou encore expliquer une prescription. Le but : faire gagner du temps de consultation aux généralistes.
Selon Les Echos, l’objectif serait de recruter environ 500 personnes dès 2019 et plusieurs milliers les années suivantes. Le coût de ce nouveau métier, évalué à 50 000 euros par an et par assistant, pourrait être en partie pris en charge par l’assurance maladie.
Plan santé : environ 400 millions d'euros supplémentaires pour l'Assurance maladie en 2019 https://t.co/olZ9vzGvM2 pic.twitter.com/eileubWnmY
— CNEWS (@CNEWS) 17 septembre 2018
Un financement des hôpitaux revu et corrigé
Alors que les hôpitaux publics ont, l’an dernier, atteint un déficit historique de près de 890 millions d’euros, leur mode de financement va être revu pour favoriser la qualité des soins plutôt que leur quantité.
Dans le viseur : la tarification à l’activité (T2A), qui veut que chaque examen ou consultation soit facturé, encourageant ainsi les actes «inutiles».
Pour certaines maladies chroniques comme le cancer ou le diabète, des «parcours de soins» pourraient être définis autour d’un forfait à l’année : la prise en charge serait alors facturée et remboursée la même somme quel que soit le nombre d’actes réalisés.
Des études de médecine totalement repensées
Alors qu’Agnès Buzyn a qualifié le numerus clausus, qui limite du nombre de places en deuxième année de médecine de «gâchis», Emmanuel Macron devrait annoncer sa suppression à la rentrée 2020, pour répondre au manque de praticiens.
Une réforme du concours de l’internat pourrait également être présentée. De même, les futurs médecins ne devraient plus faire toutes leurs études dans les CHU mais effectueront aussi des stages en cabinet de ville ou en maison de retraite.
Une médecine connectée pour plus d’efficacité
De nouvelles annonces autour du «virage numérique» du système de santé sont aussi très attendues. Si, depuis samedi dernier, les consultations de télémédecine sont remboursées par la Sécurité sociale, le chef de l’Etat devrait officialiser la généralisation du dossier médical partagé (DMP).
Deux outils qui permettront aux soignants d’échanger des informations, de réaliser des consultations en ligne et de gagner ainsi du temps. Un chantier très important et doté d’une enveloppe de 5 milliards d’euros dans le cadre du Grand plan d’investissement dévoilé il y a un an.