Trois des six familles endeuillées par le drame de Millas (Pyrénées-Orientales) vont se constituer parties civiles, mardi à Marseille, a appris l’AFP auprès de leur avocate, Jehanne Collard, spécialisée dans la défense des victimes de la route.
«On va se constituer parties civiles, mardi matin à Marseille, pour avoir accès au dossier et éventuellement demander des investigations complémentaires», a déclaré Me Jehanne Collard, interrogée par l'AFP.
«Par exemple, si c'est vraiment la conductrice du car (qui est responsable du drame NDLR) - je mets ça au conditionnel - et qu'elle était vraiment sous l'empire d'antidépresseurs, d'anxiolytiques, je pense que le patron de sa boîte porte une responsabilité. Je pense qu'il faut creuser ça», a ajouté l'avocate.
«Mais peut-être que le juge lui-même va le faire», a poursuivi Me Jehanne Collard. «Il faut voir exactement ce qu'il y a dans le dossier et éventuellement si le juge ne le fait pas, demander des investigations complémentaires. Mais je pense que les juges sont des juges spécialisés. Je suis persuadée qu'ils feront leur boulot correctement».
L'enquête sur la collision sur un passage à niveau qui a fait, le 14 décembre dernier, six morts et plusieurs blessés, a été confiée à deux magistrats instructeurs du pôle accidents collectifs de Marseille. Pour certains blessés, le pronostic vital est encore engagé.
«Ils ne comprennent pas»
Il faut «que les responsabilités soient établies et que (les familles) sachent pourquoi leur enfant est mort», a souligné l'avocate.
Ses clients sont «désespérés» et «s'interrogent parce que la conductrice du car a été mise en examen», pour homicides et blessures involontaires par imprudence. «Ce qui veut dire qu'il y aurait contre elle des indices graves tendant à laisser penser qu'elle est passée alors que la barrière était fermée ou qu'elle était sous l'emprise de médicaments», a ajouté l'avocate.
«Alors si tout cela est vrai, que fait-elle en liberté ? (...) Et cela, ils ne comprennent pas». La conductrice continue pour sa part de soutenir que la barrière était fermée, une version contredite par des «constatations matérielles» et des témoignages.
L’avocate, qui estime que les trois familles en questions ont «le sentiment d’avoir été abandonnées» raconte qu’elles souhaitent «écrire à Brigitte Macron et à la déléguée interministérielle à l’aide aux victimes pour éventuellement faire des propositions concrètes» afin que les choses se passent mieux à l’avenir en cas de drame similaire.
Elle a par ailleurs soutenu les familles ayant demandé des excuses au préfet, estimant que ce dernier avait été «complètement inopérant et inefficace».