En 2025, une nette hausse va être appliquée aux tarifs des assurances automobile et habitation. Elle a été demandée par les professionnels, pour compenser selon eux l'augmentation des remboursements de sinistres.
Poussés par l'inflation des coûts de réparation et l'augmentation de la contribution obligatoire au régime d'indemnisation des catastrophes naturelles, les tarifs d'assurance flambent. A compter du 1er janvier prochain, une hausse moyenne de 6% des primes en assurance automobile et de l'ordre de 8 à 10% en assurance habitation est attendue.
Ces estimations ont été publiée ce mardi 24 septembre par le cabinet Addactis et elles rejoignent celles du cabinet spécialisé Facts & Figures, rendus publics la veille, qui font état d'une hausse de 4 à 6% en automobile et de 10 à 12% en multirisques habitation.
Adrien Couret, directeur général d'Aéma (la Macif, entre autres), assure que «ce n'est pas pour gagner plus d'argent» mais pour «suivre à grand peine l'augmentation de ce que l'on rembourse» pour les sinistres.
Les différentes sources de référence pointent en effet une augmentation générale des coûts cette année, ceux des pièces neuve et d'occasion en automobile, ceux des matériaux de construction en habitation mais aussi ceux de la main d'œuvre.
En parallèle, les sinistres climatiques se sont multipliés, notamment des phénomènes de pluies intenses entraînant des débordements de rivières et des inondations dans le Nord, dans l'Est, en Charente-Maritime ou encore dans les Alpes.
Cette hausse générale applicable au 1er janvier 2025 a été demandée par les professionnels et avalisée par les pouvoirs publics. Elle vise à remettre à flot un système structurellement déficitaire et menacé par l'augmentation des maisons fissurées sous l'effet du retrait-gonflement des argiles (RGA).
Des disparités selon les assureurs
Selon les calculs de la présidente de France assureurs, Florence Lustman, cette hausse attendue en 2025 représente «une augmentation annuelle moyenne de 17 euros» pour un particulier. Cela suit une année 2024 qui a déjà été marquée par des augmentations significatives pour les assurés.
D'après les données du comparateur Assurland, l'assurance habitation a déjà augmenté en moyenne de 7,2% cette année, avec un prix moyen de contrat de 243 euros. Une telle hausse n'avait pas été vue depuis 2010.
D'importantes disparités risquent toutefois d'apparaître entre les différents assureurs et types de contrats. Le président de Facts & Figures, Cyrille Chartier-Kastler, estime par exemple que certaines compagnies d'assurance pourraient appliquer une augmentation de 15% aux tarifs de l'assurance multirisques habitation pour les maisons et pavillons, plus exposés au risque climatique que les appartements.
Dans une note rendue publique ce mardi, le directeur d'études de l'institut privé Xerfi, Aurélien Vernet, juge quant à lui qu'on ne peut pas exclure «des baisses de couverture et un désengagement plus massif des assureurs dans certaines zones jugées à risque». Il a notamment cité en exemple le risque de submersion pour les communes du bord de mer du littoral normand.