Alors que les affaires de dégazage des navires et de versement des eaux de cales au large des côtes sont régulièrement pointées du doigt, une start-up a décidé d'utiliser l'imagerie satellite pour faire condamner les pollueurs. Et leur meilleure alliée est une intelligence artificielle développée avec le concours d'Amazon.
Baptisée SkyTruth, cette ONG à but non lucratif traque les bateaux, que ce soit les tankers ou les plaisanciers, qui larguent leurs eaux usées. Ces dernières peuvent en effet bouleverser la flore et la faune marine lorsqu'elles sont rejetées au large des côtes. Une méthode par ailleurs interdite, explique l'OMI, l'organisation maritime internationale, qui dépend de l'ONU.
Puisqu'il est quasiment impossible de surveiller l'activité des navires en s'appuyant sur le seul travail collaboratif de volontaires, SkyTruth a développé avec le concours d'Amazon Web Services une intelligence artificielle capable d'interpréter des données satellites et d'indiquer la date et l'heure à laquelle un bateau déverse ses eaux usées. L'algorithme s'appuie sur les données radar de Copernicus Sentinel-1, des satellites d'observation mis en orbite par l'ESA, l'agence spatiale européenne. L'imagerie permet en effet de voir à l'œil nu les longues traces laissées en surface par les eaux de cales. Grâce à la méthode du deep learning (apprentissage profond), SkyTruth a alors entraîné l'IA à identifier cette source de pollution maritime.
Des IA pour aider la recherche
Armateurs et propriétaires peuvent être dénoncés et tenus pour responsables de cette pollution. L'idée étant principalement de faire peser une épée de damoclès sur la tête des pollueurs en signalant ce que les navires laissent dans leur sillage
Ce n'est pas la première fois qu'Amazon Web Services met à contribution ses infrastructures informatiques pour lutter contre l'impact de l'homme sur l'environnement ou encore pour faire progresser la science. Avec Capgemini et des chercheurs, AWS a mis au point une IA capable d'identifier les cachalots afin de mieux comprendre leur flux migratoire et inciter les navires à réorienter leurs routes maritimes. Avec la WWF, Amazon a également mis en place un système d'identification des orangs-outans afin de recenser leur population.