C'est une erreur qui arrive à des millions de personnes chaque jour, mais qui coûte très cher dans ce cas précis. Stefan Thomas, un programmeur allemand vivant aux Etats-Unis, a perdu le mot de passe de son portefeuille en ligne contenant 7.002 Bitcoins, soit un total de 180 millions d'euros environ.
Celui-ci avait obtenu sa cryptomonnaie en guise de remerciement pour une vidéo qu'il avait faite sur le Bitcoin en 2011, explique-t-il au New York Times ce 12 janvier. Les clés d'accès à sa monnaie virtuelle sont contenues sur un disque dur, qui se déverrouille grâce à un mot de passe. À cette époque, il avait noté celui-ci sur un morceau de papier, et ce qui devait arriver arriva : il a perdu le précieux sésame.
La sécurité des portefeuilles Bitcoin est telle que l'on ne peut pas modifier son mot de passe facilement. Et si l'on se trompe dix fois d'affilée en essayant de se connecter, le compte se ferme à tout jamais. À l'heure actuelle, Stefan Thomas a épuisé huit tentatives.
140 milliards dans la nature
Mais l'Allemand est loin d'être le seul. Le quotidien américain raconte également l'histoire de Gabriel Abed, qui a perdu près de 25 millions de dollars (20 millions d'euros environ) parce qu'un de ses collègues a formaté l'ordinateur sur lequel était noté le mot de passe. En tout, selon l'entreprise Chainalysis, spécialisée dans les statistiques autour des cryptomonnaies, 20% des 18,5 millions de Bitcoin existants sont perdus ou sur des portefeuilles inaccessibles. Une perte estimée à 140 milliards de dollars.
Conscient de la valeur immense du disque contenant ses Bitcoins, même sans le mot de passe, Stefan Thomas l'a fait stocker dans un lieu sécurisé. Il espère éventuellement que des hackers ou des spécialistes des cryptomonnaies arriveront un jour à l'aider à cracker sa sécurité. En attendant, le laisser loin de lui permet également de se préserver. «J'en suis arrivé à un point où je me suis dit, "laisse cela au passé, juste pour ta santé mentale"», explique-t-il. Pas sûr qu'il soit tous les soirs facile de s'endormir pour autant.